Monsieur le secrétaire d'État, c'est avec beaucoup de plaisir que nous vous retrouvons aujourd'hui : nous gardons en effet un excellent souvenir de votre audition par la délégation, dans sa formation précédente, le 16 avril dernier, pendant le premier confinement. Vous nous aviez alors consacré beaucoup de temps et aviez répondu avec précision à toutes nos questions relatives aux risques accrus de violences liés, pour les enfants et les adolescents, au confinement. Vous nous aviez fait part d'une forte augmentation des signalements de violences intrafamiliales et aviez alors exhorté chaque Français à être « la vigie de la sécurité de nos enfants ».
Le contexte actuel est sensiblement différent puisque le reconfinement autorise l'ouverture des écoles et le maintien de certaines activités professionnelles, ce qui atténue le risque de décrochage scolaire pour les enfants et d'isolement pour les victimes de violences au sein de leur foyer.
Quel bilan faites-vous des violences sur les enfants et les adolescents pendant le premier confinement, ainsi que des mesures de signalement et d'accompagnement que le Gouvernement avait alors rapidement mises en place, et que nous avons souhaité voir pérennisées ?
S'agissant de l'actualité de votre ministère, nous aimerions évoquer avec vous plusieurs sujets.
Le 28 septembre dernier, vous avez annoncé des mesures portant sur les « 1 000 premiers jours de l'enfant », traduisant les travaux de la commission éponyme menés sous l'égide du neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Elles concernent notamment l'accompagnement des jeunes parents par la généralisation de l'entretien prénatal précoce, le renforcement du rôle des maternités et la prévention de la dépression post-natale. L'allongement du congé paternité s'inscrit également dans ces différentes mesures. Quel est le calendrier de mise en oeuvre de ces mesures, ainsi que le budget qui leur sera consacré dans les années à venir ?
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 vient de doubler la durée du congé paternité, le portant de quatorze à vingt-huit jours, dont sept jours obligatoires : quelle en sera la montée en charge dans les années à venir ? Quid de la refonte de l'ensemble des congés parentaux, que vous appelez de vos voeux ?
Vous avez installé, fin septembre, un groupe de travail sur la lutte contre la prostitution des mineurs, présidé par la Procureure générale de la cour d'appel de Paris. Notre délégation est très attentive à ce sujet depuis de nombreuses années : quel en est le calendrier ? Quels en sont les principaux axes de travail ? Une attention particulière sera-t-elle portée à la question de la prostitution sur Internet qui constitue aujourd'hui un enjeu majeur ? Un renforcement de l'arsenal pénal législatif est-il envisagé ?