Merci Madame la présidente. Cette crise a touché toutes les formes d'entreprises et, en premier lieu, les indépendants. Toutes les activités sont concernées, que ce soit l'alimentaire, les services, la fabrication, les professions libérales, etc. L'imbroglio des aides est une réalité. Par exemple, le cordonnier ignore bien souvent qu'il est dans une appellation de « réparation d'objets informatiques et d'objets usuels », ce qui l'empêche de savoir à quoi il a droit. Aujourd'hui encore, on découvre des activités qui ne sont pas dans une quelconque liste. Hier encore, des représentants des retoucheuses nous disaient que lorsque les magasins de vêtements ferment, il y a peu de retouches à faire. Cette activité atteinte par la crise n'est pas représentée.
Ce sont là des obstacles que nous devons essayer de surmonter avec le temps. Cette crise a aussi été révélatrice des difficultés des différents régimes des indépendants, notamment celui de la micro-entreprise. Il s'agit d'un dispositif qui aurait dû valoir sur une période donnée pour mettre le pied à l'étrier et créer une entreprise, et non être pérenne. On le voit désormais, cette forme d'entreprenariat pose des difficultés dans sa mise en oeuvre et s'agissant des aides que l'on peut apporter par la suite. Les indépendants, ce sont aussi parfois des employeurs qui doivent être soutenus comme les autres formes d'entreprise. Les avancées des dernières aides sur le fonds de solidarité, notamment sur le volet 1, ont été bienvenues, parce que le volet 2 ne fonctionnait pas et parce qu'elles atteignent désormais un niveau en mesure d'aider bien davantage les entreprises que par le passé, compte tenu du fait que les effets de la crise s'installent dans la durée.
Nous attendons du Premier ministre qu'il affiche, ce soir, un calendrier de reprise, aussi bien pour l'angle économique que pour le moral des chefs d'entreprise et notamment des indépendants, leur permettant d'avoir une vision à court et moyen termes de ce qui va se passer. La fermeture administrative de certaines activités mais aussi les dommages collatéraux subis par de nombreux indépendants ont suscité le sentiment qu'on les faisait payer pour les autres. Bien des indépendants ne se sentent pas soutenus ou accompagnés tels qu'ils devraient l'être. On assiste à une gronde et à un sentiment d'injustice au regard des iniquités qu'il pouvait y avoir notamment avec les grandes surfaces, ou par exemple par rapport à des sites en ligne. Nous devons absolument avoir une visibilité plus précise sur l'avenir : à quand une reprise de l'activité, selon les secteurs ? On ne parle même plus de la reprise de la restauration ou des cafetiers, qui doivent certainement être encore mieux accompagnés, mais d'autres activités telles le transport de voyageurs ou les taxis subissent le contrecoup de la baisse d'activité des entreprises, du télétravail, etc. et ont du mal à survivre. Il faut donc que les dispositifs soient maintenus en toute équité vis-à-vis des différentes formes d'entreprise qui existent aujourd'hui.