Intervention de Gregory Clemente

Délégation aux entreprises — Réunion du 26 novembre 2020 à 8h30
Table ronde sur les réponses des acteurs de la politique d'aide aux entreprises apportées aux difficultés des entreprises françaises à l'étranger

Gregory Clemente, directeur général de Proparco, filiale de l'AFD :

Proparco est la filiale « secteur privé » du Groupe AFD. Nous finançons les entreprises, les banques, les institutions de microfinance, ainsi que les projets d'infrastructure dans différents domaines. L'Afrique concentre la moitié de notre activité et constitue la priorité géographique de l'aide publique au développement. Nous intervenons également en Asie, en Amérique latine, en Europe de l'Est, en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Notre palette d'outils est large puisque nous intervenons à la fois en financements de moyen et long terme, de manière directe à travers notre bilan ou indirecte, à travers des réseaux bancaires locaux. Nous intervenons en prise de participation sur notre bilan ou en finançant un certain nombre de fonds d'investissement.

Depuis plusieurs années, nous déployons une gamme de produits de garantie. À travers le dispositif « ARIZ » par exemple, plus de 2 milliards d'euros de garanties ont été déployés pour accompagner les TPE et PME. Celles-ci bénéficient de financements de banques locales qui sont contre-garanties par l'AFD, souvent à des niveaux proches de 50 %, pouvant parfois aller jusqu'à 75 %. Depuis quelques mois, nous avons la possibilité d'apporter des financements dits « concessionnels », en émargeant sur un certain nombre de programmes du budget de l'État français, comme les Programmes 110 et 209. Ces délégations de ressources passent par notre maison-mère et sont ensuite déployées sur le terrain. En 2019, nous avons déployé 2,5 milliards d'euros de financements et d'investissements, contre environ 1 milliard d'euros les années précédentes. Nous avons ainsi changé d'échelle.

Nous intervenons en faveur des filiales d'entreprises françaises immatriculées dans les différents pays selon le droit local. En 2019, plus de 600 millions d'euros ont bénéficié à des entreprises ou des intérêts français. Nous tenons donc à développer les partenariats avec des acteurs français installés dans nos zones d'intervention.

Nous menons également des initiatives avec certains partenaires, notamment nos homologues européens avec qui nous entretenons des liens étroits. Nous travaillons ensemble pour lever des ressources auprès de l'Union européenne, par exemple dans les infrastructures ou la production d'énergies renouvelables. Nous cofinançons les projets les plus importants. Au niveau français, nous collaborons avec Bpifrance sur plusieurs initiatives communes : un fonds franco-africain ; le fonds Averroès, conjointement géré avec Bpifrance, qui intervient au Moyen-Orient et depuis peu en Afrique. Nous travaillons en outre avec STOA, entité créée il y a 2 ans à l'initiative de l'AFD et de la Caisse des dépôts et consignations. Il s'agit d'un fonds d'infrastructure ayant vocation à intervenir, notamment en Afrique, en faveur des intérêts français.

Concernant le soutien aux TPE et PME, il n'existe actuellement aucune définition d'un intérêt français ou d'une entreprise française basée à l'étranger. Pour autant, nous voyons que la crise affecte les TPE et PME et à travers elles les entrepreneurs français installés dans différents pays, Dans le projet de loi de finances rectificatif voté fin juillet, figure une enveloppe de 160 millions d'euros de garanties pour accompagner les TPE et PME en Afrique. Ce soutien aux TPE et PME et entrepreneurs français vient compléter l'initiative « Choose Africa », qui a été lancée en 2019 et porte sur la période 2018-2022. Avec ce programme, 2,5 milliards d'euros doivent être déployés sur le continent africain, à la fois sous forme de garanties, de prises de participation et de financements à moyen-long terme. Nous avons pris de l'avance, avec déjà plus de 2 milliards d'euros déployés. Ce programme permet de toucher plus de 10 000 PME. L'enveloppe de garantie de 160 millions d'euros s'ajoutera donc au dispositif « Choose Africa », avec une contre-garantie portée à 80 %. Ce dispositif s'inspire des PGE français.

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