Permettez-moi d'abord de vous féliciter en ce grand moment et d'avoir une pensée pour Serge Larcher et Michel Magras. La création de la délégation en 2011 a suscité un enthousiasme qui ne s'est pas démenti jusqu'ici. Je voudrais à cette occasion saluer les collègues qui manifestent leur intérêt pour notre délégation. Nos travaux sont remarquables mais il y a quelques frustrations, que j'aimerais voir abolies pour nos futurs travaux. Nous avons produit beaucoup de rapports, qui se sont accompagnés de déplacements intéressants. Mais j'ai le sentiment que ces travaux n'ont pas l'écho qu'ils mériteraient auprès du Sénat. Je voudrais que nos collègues sachent que nous refusons d'être un appendice. Nous refusons également d'être accessoires.
Je souhaite que la délégation soit un lieu d'éclosion qui puisse rejaillir sur la vie du Sénat. Nous avons déjà l'avantage - ou le désavantage - d'être éloigné dans ce que l'on appelle l'outre-mer. Faisons en sorte que cette délégation nous permette d'être davantage reconnus. Ce n'est pas à vous que je vais apprendre nos souffrances, que nous vivons encore ces jours-ci, à l'occasion des votes sur les amendements proposés au projet de loi de finances. Nous avons parfois le sentiment de n'être pas reconnus voire de n'être même pas écoutés. Nos amendements sont souvent rejetés d'un revers de main. Il faut un lieu pour évacuer toutes ces souffrances et les transformer en revendication. Cette revendication, c'est le refus d'une reconnaissance des outre-mer uniquement sur le papier, et la volonté d'une vraie reconnaissance autour du partage de nos problèmes.
Je siège dans cette délégation depuis 2011, c'est-à-dire depuis le début, je compte encore apporter ma petite pierre à cet édifice que nous voulons construire ensemble. Je vous souhaite bon courage, Monsieur le président. Nous sommes avec vous. Allons vers une reconnaissance totale de nos territoires. Nous ne quémandons rien : nous voulons être reconnus à notre juste valeur. Nous voulons qu'on reconnaisse la qualité du travail fait et que ce travail ne reste pas enfoui au fond de nos bibliothèques.