Intervention de Olivier Cadic

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 décembre 2020 à 9h30
Audition de M. Juan Guaido président de l'assemblée nationale du venezuela et président de transition en charge de mettre en oeuvre un processus électoral

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Monsieur le président, mes premiers mots sont pour vous dire que ce fut un honneur et un privilège de vous rencontrer, l'an dernier, auprès du président Larcher et du président Cambon, lors de votre visite à Paris.

Durant votre rencontre avec les Vénézuéliens de France à la Maison d'Amérique latine, j'ai pu voir que vous portiez l'espoir de tout un peuple attaché aux valeurs fondamentales et aux droits humains.

Nous étions ce midi, avec le président Cambon, à l'ambassade du Chili : apprenant votre audition cet après-midi au Sénat, le ministre des affaires étrangères du Chili, Andrés Allamand, m'a demandé de vous adresser ce message personnel : « Monsieur le président, cher Juan, c'est le ministre et l'ami qui te parle. Tu es et resteras l'autorité légitime du Venezuela après le 6 décembre. Le Chili n'attribuera aucune légitimité à cette nouvelle assemblée qui ne sera pas élue dans des conditions démocratiques. »

Monsieur le président, le Venezuela fut le premier pays d'Amérique latine visité par le général De Gaulle. Lors de son discours, en 1964, il a remercié le Venezuela pour son soutien au moment de la Libération de la France au sortir de la Seconde Guerre mondiale et a félicité le pays pour sa stabilité constitutionnelle et démocratique.

Mais le Venezuela d'aujourd'hui, que j'ai eu l'occasion de visiter il y a quelques années, n'est plus le même que celui qui a accueilli le général de Gaulle. C'est un pays qui souffre, entre les mains d'une dictature féroce qui bafoue les droits des citoyens et qui commet des crimes contre l'humanité, comme l'a récemment souligné une mission internationale indépendante de l'ONU.

Comme vous l'avez dit à Paris, notre seule limite est notre vie, et il est évident que nous sommes face à un peuple qui est prêt à tout pour défendre la démocratie et la liberté. Je suis très admiratif de la lutte du peuple vénézuélien et de ses représentants, que vous incarnez. Malgré les persécutions et les menaces à votre encontre, vous continuez à vous battre tous les jours pour le respect de l'État de droit et des droits humains.

Nous sommes bien conscients des risques que vous encourez. Le groupe de l'Union centriste, à l'origine de la résolution votée à 95 % par le Sénat l'an dernier pour le renforcement des sanctions contre les responsables des violations des droits humains au Venezuela, souhaite réitérer son plein soutien aux forces démocratiques vénézuéliennes pour le retour de la démocratie, de la liberté et de la stabilité dans votre pays.

Monsieur le président, quelles actions pouvons-nous selon vous mettre en oeuvre depuis la France en tant que parlementaire pour soutenir l'Assemblée nationale vénézuélienne, dernier rempart démocratique du pays face à l'opération électorale qui sera organisée par la dictature de Nicolas Maduro dans quelques jours ? Comment pouvons-nous concrètement vous appuyer afin que des élections présidentielles libres et transparentes soient organisées en 2021 au Venezuela ?

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