Monsieur le président, en septembre dernier, le président Nicolas Maduro a décidé de gracier plus d'une centaine d'opposants « afin de promouvoir la réconciliation nationale », pour reprendre ses mots.
À trois mois des élections législatives, cette grâce, d'une ampleur inégalée, arrivait à point nommé. La plupart des personnes qui ont été graciées sont en effet des députés ou comptent parmi vos collaborateurs. Certains étaient enfermés, d'autres exilés. Vous-même n'avez pas bénéficié de cette grâce et vous supportez, depuis avril 2019, tous les risques que cela comporte.
Cette stratégie a-t-elle été payante ? Quel était le but précis de Nicolas Maduro ? S'agit-il d'une tentative de légitimer sur le plan international les élections qui auront lieu dans quatre jours ou de fracturer l'opposition en plusieurs mouvements et, par là même, de l'affaiblir durablement ?