Intervention de Guillaume Gontard

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 décembre 2020 à 9h30
Audition de M. Juan Guaido président de l'assemblée nationale du venezuela et président de transition en charge de mettre en oeuvre un processus électoral

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Monsieur le président, j'avoue être quelque peu gêné par cette audition, puisque le Venezuela va voter dans quelques jours. On peut donc s'étonner de la date de cette audition Je pense que le rôle de notre commission est de ne pas prendre parti.

L'audition prochaine de l'ambassadeur du Venezuela, à la demande de nos collègues du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), me paraît plus que bienvenue dans ces circonstances.

Monsieur le président, vous le savez, les États-Unis mènent une guerre économique au Venezuela depuis des années. Le 28 janvier 2019, la guerre économique a pris une autre ampleur lorsque les autorités américaines ont décrété un embargo sur la société PDVSA, l'entreprise publique en charge de l'exploitation pétrolière, qui est aussi à l'origine de la quasi-totalité des échanges du Venezuela à l'étranger.

Pensez-vous que ce soit la stratégie à adopter ? Faut-il priver le peuple vénézuélien et le maintenir en situation de pénurie et de précarité extrême ? La situation économique dramatique n'est-elle pas le fait d'une accumulation de sanctions ? Un expert mandaté par l'ONU affirme que cela y participe grandement.

Par ailleurs, vous avez dénoncé à maintes reprises le non-respect de la démocratie au Venezuela, et vous venez encore de le faire. Je ne souhaite pas ouvrir ce débat qui nous mobiliserait tous pendant des heures. Je suis convaincu que des points comme les blocages au référendum de 2016 corroborent les critiques que vous faites au régime. Cependant, le 8 février 2019, lorsqu'on vous a interrogé pour savoir si vous autoriseriez une intervention militaire des États-Unis en tant que président de l'Assemblée nationale, vous avez répondu : « Nous ferons tout ce qui est nécessaire ». N'est-il pas contradictoire de se battre pour la démocratie, tout en laissant la porte ouverte à un coup d'État militaire ?

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