Intervention de Juan Guaido

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 décembre 2020 à 9h30
Audition de M. Juan Guaido président de l'assemblée nationale du venezuela et président de transition en charge de mettre en oeuvre un processus électoral

Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale du Venezuela et président de transition en charge de mettre en oeuvre un processus électoral :

Merci pour toutes ces questions et pour votre aimable invitation.

M. Olivier Cadic s'est beaucoup préoccupé des droits de l'homme. Les États-Unis, l'Europe et l'ONU ont démontré l'absence de conditions démocratiques dans le processus électoral. On ne peut relativiser la violation des droits de l'homme au Venezuela ou le non-respect de la dignité humaine de la part du Parlement national. Les Vénézuéliens le constatent aussi, ainsi que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans trois rapports très clairs.

L'un d'eux faisait suite à une mission indépendante de vérification des délits touchant les droits de l'homme. Ils ont conclu que le régime de Maduro annihile la pratique démocratique dans le pays. Pour résoudre la crise humanitaire et la violation des droits de l'homme au Venezuela, il nous faut des élections libres, mais un tel vote n'aura malheureusement pas lieu le 6 décembre.

Le Parlement siège au nom des Vénézuéliens et envoie des rapports à l'Union européenne sur les délits commis. Cela n'a rien d'une posture idéologique. On ne peut défendre ceux qui ont porté atteinte à la dignité humaine. C'est pour nous la chose la plus importante. C'est pourquoi les pays, les nations qui défendent la démocratie, la liberté et les droits de l'homme doivent refuser ce processus.

Nicolas Maduro a essayé de tromper l'opinion internationale. On compte malheureusement plus de 382 prisonniers politiques exilés ou torturés au Venezuela. Deux émissaires de l'Union européenne ont essayé d'intercéder auprès du régime de Maduro simplement pour obtenir des garanties concernant ce scrutin, afin que tout le monde puisse participer au vote. Mais Nicolas Maduro a refusé car la légitimité du processus du 6 décembre ne l'intéresse pas. Ce qu'il veut, c'est annihiler toute alternative démocratique au Venezuela. Il est très important de le souligner.

Le nombre de migrants qui sont revenus au Venezuela ne dépasse pas 100 000, alors que 5,1 millions se sont exilés. La plus grande partie d'entre eux vit réfugiée dans d'autres pays.

Hier, les Nations-Unies ont reconnu que la détérioration des services publics vénézuéliens, qui dure depuis des années, a eu un impact sur l'économie. Cela fait sept ans que le PIB diminue au Venezuela. Cela n'a rien à voir avec les sanctions. Le pouvoir en place a violé les droits de l'homme.

On ne peut malheureusement même plus extraire de pétrole depuis des dizaines d'années. Le taux de production n'a cessé de chuter. Seuls la Russie et les États-Unis produisaient autrefois plus de pétrole que nous. Tous ont multiplié leur production par trois, alors que notre production a chuté de 15 % - sans parler des droits de l'homme et de la corruption.

C'est pourquoi il faut tenir compte des rapports indépendants des Nations unies. Nous avons besoin d'être accompagnés par le monde libre épris de liberté, de démocratie et qui respecte la dignité humaine.

Pierre Laurent a parlé de mon autoproclamation. J'ai été choisi en 2018 par le peuple vénézuélien, qui se bat pour la démocratie et la liberté. N'oubliez pas qu'un Vénézuélien gagne en moyenne 2 dollars par mois. Il faut donc recourir à des élections libres.

Comme je l'ai déjà dit, tout ceci est la conséquence d'une dictature et de la violation systématique des droits de l'homme. Il n'est pas possible de relativiser, car il s'agit ici de dignité humaine.

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