Je constate un décalage entre le contenu du rapport et la présentation que vous en avez faite, reprenant en cela son avant-propos. Par exemple, votre exposé ne reprend aucun élément sur les structures hospitalières ou sur la médecine de ville, alors qu'elles y sont bien déclinées. Étonnamment, l'évocation d'un renforcement des moyens humains et financiers nous conduit non pas à la question de la médecine de ville, mais plutôt à celle des ARS.
On parle également d'une crise trop administrée et pas assez « gérée », pour ensuite évoquer le relèvement des moyens alloués à l'administration, ce qui m'interpelle. En effet, il conviendrait plutôt de parler de redéploiement. La synthèse pourrait en être une doctrine régionale administrée par l'ARS, mais avec une partie relative à la gestion de crise déclinée au niveau départemental, mise en oeuvre par les préfets. Cela permettrait d'éviter les confusions que l'on a pu vivre dans certains départements, cela est d'autant plus vrai avec les grandes régions. Élu de la Marne, à 150 kilomètres de Paris, ma décision régionale relève de Strasbourg, située à 300 kilomètres. Cette découpe régionale ne correspond pas forcément aux besoins.
La création d'une instance nationale semble intéressante, mais quelle instance supprime-t-on en retour ? Dans le même temps, on déplore le fait qu'il y ait trop d'échelons. On a constaté l'inertie des décisions à la suite de l'intuition de Mme Buzyn, ainsi que la complexité de notre système « à la française ». Cette nouvelle instance peut donc être une solution, mais soyons prudents, car elle pourrait être mal interprétée à la lecture de la synthèse du rapport. En effet, on peut avoir l'impression que cette instance resterait trop administrée et pas suffisamment politique.
Pouvons-nous amender ce rapport ? Si notre rôle se limite aujourd'hui à une analyse critique, il n'est pas très intéressant. Certaines remarques ne pourraient-elles pas être prises en compte dans la rédaction du document ? Je souligne, par exemple, votre proposition de rendre obligatoires les vaccinations pour le personnel soignant, que je soutiens.