Intervention de David Assouline

Commission d'enquête Évaluation politiques publiques face aux pandémies — Réunion du 8 décembre 2020 à 16h00
Examen du rapport

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Nous avons intérêt à réfléchir ensemble à modifier les textes qui régissent le fonctionnement de la commission d'enquête, afin d'y inclure une délibération démocratique. Faire évoluer le cadre existant est possible, comme cela a été fait en modifiant le nombre de sénateurs présents. Si d'autres blocages restreignent la capacité de délibération, il faudra les lever.

Le travail réalisé par nos rapporteurs est remarquable : tout est traité avec hauteur et crédibilité. Toutefois, je perçois deux angles morts dans l'appréciation globale de la crise. Le premier est que l'on évoque les territoires, c'est-à-dire l'espace dans lequel on travaille pour faire face à la pandémie, en considérant avoir souffert uniquement d'un manque de proximité. Mais on constate aussi un manque criant de collaboration au niveau international et européen. Face à un virus qui concernait toute l'Europe, il est aberrant qu'il y ait pu y avoir plus de concurrence que de coopération. Pourtant, pour justifier les carences des décisions françaises, le niveau international a souvent fait office de comparaison. J'aurais donc souhaité un éclairage concret sur des pays comparables. Par ailleurs, il aurait été intéressant d'avoir une explication sur ce qui a dysfonctionné au niveau des instances internationales, et sur ce qu'il faudrait renforcer. Des pandémies, il y en aura d'autres, et ni la communauté internationale ni la communauté européenne n'ont semblé à la hauteur.

Le second angle mort est le rôle des médias face à la pandémie. Celui-ci est fondamental, et domine la façon dont la population fait face au problème. D'ailleurs, le « cirque » des scientifiques, qui sont venus décrédibiliser la science elle-même, a été orchestré de façon médiatique. L'objectif n'était pas l'information, mais bien l'audimat et le commerce. Cela a contribué à une certaine désorganisation, que nous paierons au moment de la vaccination. Cette décrédibilisation a renforcé la méfiance, déjà présente en France, envers la vaccination et la décision scientifique. Nous aurions donc pu traiter la question de la pédagogie et de l'éducation culturelle à la santé.

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