Intervention de Catherine Deroche

Commission d'enquête Évaluation politiques publiques face aux pandémies — Réunion du 8 décembre 2020 à 16h00
Examen du rapport

Photo de Catherine DerocheCatherine Deroche, rapporteure :

Nous avions débattu de l'isolement en séance lors de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire. Alors que la commission des affaires sociales plaidait pour un isolement contrôlé, avec surveillance par le médecin traitant, la commission des lois s'y était opposée, mettant en avant la liberté du patient, et l'amendement de la commission des affaires sociales avait été repoussé. Le groupe Accor a mis de nombreuses places d'hôtel à disposition pour permettre aux malades de s'isoler. Des collectivités sont prêtes à aider en apportant des repas, mais les gens refusent d'aller à l'hôtel. L'isolement relève à la fois du préfet, qui dispose du pouvoir de restreindre les déplacements d'un individu, et de l'assurance maladie, qui doit contrôler l'effectivité de l'isolement. Nous avons étudié la question, mais n'avons pas proposé de contrainte.

L'Allemagne s'en est mieux sortie pendant la première vague, car, comme nous l'a indiqué le professeur Flahault, elle a suivi les conseils du professeur Drosten, virologue influent, qui avait préconisé de tester massivement pour limiter la circulation du virus. À l'inverse, en France, on considérait que cela était d'un intérêt limité, faute de traitement. On privilégiait la rupture de la chaîne de contamination. Le seul à l'époque qui préconisait, en France, de tester massivement - et, selon lui, de traiter - était le professeur Raoult, mais comme celui-ci étant un petit peu clivant, il n'a pas été entendu. En Allemagne, ils ont d'emblée testé et tracé, ce qui a limité la propagation du virus.

Monsieur Henno, nous n'avons pas voulu entrer dans le débat portant sur une régionalisation des ARS, en les plaçant sous la tutelle du président du conseil régional, mais nous défendons, conformément à la position constante du Sénat, un renforcement du pouvoir des collectivités au sein du conseil de surveillance des ARS face au pouvoir du directeur général.

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