Intervention de Philippe Tabarot

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 2 décembre 2020 à 8h00
Audition de M. Jean-Pierre Farandou candidat proposé aux fonctions de président-directeur général de la sncf

Photo de Philippe TabarotPhilippe Tabarot :

Êtes-vous bien sûr de vouloir demeurer en fonctions ? Je pose cette question malicieusement, car, depuis votre arrivée à la tête du groupe, rien ne vous aura été épargné ! Grève historique, pertes abyssales liées à la pandémie, rumeurs de vente en urgence de certaines filiales... Je sais que vous allez me répondre « oui », car je connais votre attachement ancien, sincère et profond à l'entreprise, et votre force pour encaisser les épreuves, qui font de vous un manager reconnu et respecté.

Je souhaiterais vous entendre sur la stratégie du groupe SNCF dans le contexte de l'ouverture à la concurrence du transport national de voyageurs. Nous avons récemment appris par voie de presse que la SNCF serait la seule candidate aux appels d'offres lancés par l'État sur les trains d'équilibre du territoire. La question de la compensation financière ne se posera donc pas. Faites-vous donc si peur à vos potentiels concurrents ? Pensent-ils que l'indépendance du gestionnaire des infrastructures est illusoire ? La loi pour un nouveau pacte ferroviaire est-elle mal écrite ? Transmettez-vous vraiment toutes les données pour permettre une égalité de traitement entre les concurrents ? En fait, quelle est votre stratégie ? Tout gagner, tout exploiter, comme avant, comme toujours ?

Au sujet des petites lignes, notre commission a adopté un amendement au projet de loi de finances pour 2021 pour rappeler que, suite au rapport Philizot, de nombreuses lignes de desserte fine du territoire vont être amenées à fermer, faute pour l'État de pouvoir respecter sa participation financière dans les protocoles qu'il signe en ce moment avec les régions. Il faut investir près de 700 millions d'euros par an pour atteindre les 6,4 milliards d'euros que préconise le rapport Philizot. Le budget de cette année est un peu spécial, mais le plan de relance ne prévoit que 300 millions d'euros de crédits État supplémentaires, pour deux ans. Nous sommes inquiets pour la mobilité ferroviaire sur notre territoire.

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