Intervention de Adrien Taquet

Réunion du 30 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — État b

Adrien Taquet :

Si vous me le permettez, j’émettrai un avis assez long, car le sujet est éminemment important. En outre, des choses sont déjà en cours.

Votre amendement vise, d’une part, à mettre en place de nouveaux modules de formation et, d’autre part, à repositionner les CAMSP, les CMPP et les CMP-IJ sur le niveau 2 de complexité, c’est-à-dire sur la prise en charge des situations relevant d’une équipe pluridisciplinaire spécialisée, pour un montant global de 6, 6 millions d’euros.

Concernant les CMP-IJ, je me permets de rappeler qu’il s’agit de structures hospitalières et que les plans de formation relèvent donc des centres hospitaliers auxquels ils sont rattachés.

Le repositionnement des CMP-IJ que vous suggérez au travers de votre amendement représente une évolution profonde de ces structures pour les patients, qui nécessite des travaux préalables et une concertation avec l’ensemble des acteurs. Ce chantier est bien prévu et se déroulera dans le cadre des travaux de réforme des autorisations en psychiatrie.

Concernant les CAMSP et les centres médicaux psycho-pédagogiques, le renforcement de la formation des professionnels de ces structures constitue l’un des axes forts de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement portée par Sophie Cluzel et la délégation interministérielle à l’autisme. Des travaux ont ainsi été conduits pour recenser et structurer l’offre de formation initiale et continue à destination de ces professionnels et pour élaborer des outils et des référentiels d’action. La formation des professionnels des CAMSP et des CMPP constitue pour nous un levier majeur d’action pour réformer l’ensemble du secteur médico-social, au-delà des CAMSP et des CMPP.

Vous le savez aussi, le Premier ministre a tout récemment confié à Michel Laforcade, ancien directeur général de l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, une mission sur le développement de l’emploi et des compétences dans les métiers de l’autonomie, qui va permettre d’éclairer les réflexions sur ces questions.

Enfin, vous proposez de financer cet amendement en prélevant 6, 6 millions d’euros de crédits sur le programme 183, ce qui équivaut à une sous-budgétisation du dispositif de l’aide médicale de l’État : ce serait contraire, nous semble-t-il, au principe de sincérité budgétaire.

Pour toutes ces raisons – je vous prie de m’excuser d’avoir été un peu long –, je demande également le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

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