Dans sa version initiale, le projet de loi de finances pour 2021 prévoyait une diminution de 20 000 euros des crédits spécifiquement dédiés à la santé sexuelle au sein du programme 204 de la mission « Santé ». Cela constituait un mauvais signal, en contradiction avec la stratégie nationale de santé sexuelle, qui affiche comme objectif d’en finir avec l’épidémie de SIDA d’ici à 2030.
Face à un tel relâchement de l’effort budgétaire, il faut saluer la réaction des députés, qui ont adopté deux amendements tendant à augmenter de 110 000 euros les crédits dédiés à la santé sexuelle dans le programme 204. Mais ce redressement reste bien insuffisant au regard des défis que notre pays doit relever s’il veut réussir l’éradication de l’épidémie de SIDA.
Les résultats encourageants enregistrés à la fin de l’année 2019, avec une baisse en 2018 du nombre de nouvelles découvertes de séropositivité au VIH, ne doivent pas nous conduire à baisser la garde. Au contraire, cette bonne nouvelle aurait dû nous inviter à multiplier nos efforts pour déployer enfin dans notre pays une politique de prévention décomplexée, en actionnant tous les leviers possibles de la prévention.
Dans ces conditions, nous proposons, par cet amendement, un sursaut de notre politique de lutte contre les infections par le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles, dans le cadre d’un partenariat étroit avec les associations et les professionnels de santé. Il est ainsi prévu de consacrer 3 millions d’euros supplémentaires à l’action n° 14, Prévention des maladies chroniques et qualité de vie des malades, au sein du programme 204. Ces moyens supplémentaires pourront ainsi venir en soutien de notre réseau associatif, engagé dans la lutte contre le VIH et les IST, mais aussi alimenter nos efforts dans le développement de la prévention et la mise au point et la promotion de nouveaux traitements, notamment via l’Agence nationale de recherche sur le SIDA et les hépatites virales et le Conseil national du SIDA et des hépatites virales.