Intervention de Xavier Iacovelli

Réunion du 30 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — Solidarités insertion et égalité des chances

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » que nous examinons aujourd’hui couvre un large panel de politiques publiques.

Celles-ci sont cruciales, au moment où les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire se font ressentir et touchent, en particulier, nos concitoyens les plus exposés.

Cette mission sera dotée de 26, 1 milliards d’euros en 2021, soit une augmentation de 250 millions d’euros à périmètre constant.

Les moyens en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, grande cause du quinquennat, sont renforcés.

Ainsi, le programme 137, « Égalité entre les femmes et les hommes », sera doté de 41, 5 millions d’euros de crédits de paiement, soit une augmentation de 40 % par rapport à 2020. Nous nous félicitons de cet effort, qui permettra de mener des actions ambitieuses : je pense notamment au financement des centres d’information sur les droits des femmes et des familles, qui constituent un réseau majeur.

Ces crédits supplémentaires financeront trois chantiers principaux : le déploiement d’une plateforme d’écoute téléphonique continue pour les femmes victimes de violences, plus accessible aux femmes en situation de handicap ; l’accroissement du soutien financier aux associations ; le financement de nouveaux centres de suivi et de prise en charge des auteurs de violences conjugales.

La déconcentration de 70 % des crédits du programme permettra d’apporter une réponse concrète aux besoins des territoires, au plus près des acteurs locaux.

Je voudrais revenir sur une cause qui m’anime tout particulièrement : la protection de l’enfance et l’accompagnement des jeunes majeurs vulnérables.

Chaque année, des milliers de jeunes sont victimes de sorties sèches du dispositif de l’aide sociale à l’enfance, faute de contrat jeune majeur. Les chiffres, nous les connaissons : 70 % des jeunes de l’ASE sortent sans diplôme, 40 % des SDF de moins de 25 ans ont eu un parcours en protection de l’enfance.

Avec ce PLF, 252 millions d’euros seront attribués à la stratégie interministérielle de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes au sein du programme 304, « Inclusion sociale et protection des personnes ».

Nous saluons cette progression, tout en étant conscients que l’ampleur de la situation nécessitera un engagement total de l’État et des départements, aux côtés des acteurs associatifs, afin de mettre un terme à ce qu’Olivier Noblecourt appelait, à juste titre, un « carnage social ».

C’est le sens de l’accord trouvé par les ministres Adrien Taquet et Brigitte Klinkert, visant à sécuriser les parcours des jeunes de l’ASE et favoriser leur insertion sociale et professionnelle.

Ainsi, en 2021, la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance poursuivra sa montée en charge ; une contractualisation sera menée avec 70 départements, afin de prévenir les situations de danger et de rupture. Cette action sera dotée de 246, 3 millions d’euros, soit une augmentation de 39, 5 millions d’euros par rapport à cette année.

La mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » porte aussi en elle l’engagement du Gouvernement dans le domaine du handicap. Le financement de l’allocation aux adultes handicapés s’élèvera à plus de 11 milliards d’euros de crédits, ce qui représente le poste le plus important du programme 157, « Handicap et dépendance ».

Aujourd’hui, 1, 2 million de foyers bénéficient de cette allocation, ce qui constitue un gain de pouvoir d’achat non négligeable pour nos concitoyens en situation de handicap. Pour la durée du quinquennat, cette revalorisation représente près de 2 milliards d’euros d’investissements.

Le programme 157 concrétise également l’engagement du Gouvernement en matière d’insertion professionnelle des travailleurs handicapés. En 2021, les crédits dédiés à l’emploi accompagné progresseront de 5 millions d’euros, après avoir été multipliés par deux l’an dernier. Nous saluons cet engagement en faveur du pouvoir d’achat et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap, particulièrement exposées en cette période de crise sanitaire, économique et sociale.

Cette mission démontre ainsi les engagements du Gouvernement pour la protection de tous les citoyens face à la pluralité de situations auxquelles ils doivent faire face.

Voici en quelques lignes budgétaires des exemples concrets qui traduisent en action nos valeurs charnières de liberté, d’égalité et de fraternité. Le groupe RDPI votera donc en faveur de l’ensemble de ces crédits, qui nous semblent répondre aux nombreux défis sociétaux qui nous attendent.

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