Intervention de Raymonde Poncet Monge

Réunion du 30 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — État b

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

La précarité liée aux règles menstruelles est un sujet de plus en plus documenté, pourtant peu abordé par les politiques publiques en France. Ainsi, faute de moyens, beaucoup de femmes en France se retrouvent dans l’impossibilité de se procurer des protections périodiques.

En 2019, l’IFOP estimait à 1, 7 million le nombre de femmes concernées par le manque de protections périodiques, facteur de complications multiples dans leur vie quotidienne et sociale.

Il y a, parmi ces femmes, des travailleuses précaires, des étudiantes et des sans-abri. Beaucoup d’entre elles en viennent à tenter de se passer de ces produits de première nécessité en recourant à des solutions de fortune.

S’agissant des étudiantes, certaines d’entre elles ne se rendent pas en cours, à l’école ou à l’université, faute d’accès aux protections périodiques.

Face à ce constat, de plus en plus d’acteurs de la solidarité s’emparent du sujet. C’est notamment le cas des universités de Lille, de la ville de Strasbourg, du planning familial et de certaines banques alimentaires.

Récemment, après être passée par la case de l’expérimentation, l’Écosse est devenue le premier pays à rendre gratuites les protections périodiques dans les lieux publics.

En 2019, à la demande du Premier ministre, notre collègue Patricia Schillinger rendait un rapport intitulé Précarité menstruelle : changeons les règles, en vue d’expérimenter la libre circulation. Nous sommes très demandeurs du retour de ces expérimentations.

Plus encore, afin de continuer à avancer sur un sujet toujours plus prégnant dans la vie des femmes précaires, nous souhaitons étendre, dès 2021, l’expérimentation à de nouveaux territoires et acteurs. Conformément aux recommandations dudit rapport, il s’agirait d’impliquer à la fois des territoires ruraux et urbains d’outre-mer, ainsi qu’une large diversité d’acteurs et de lieux fréquentés par les femmes en situation de pauvreté et de précarité : centres sociaux, centres communaux d’action sociale, établissements d’enseignement, etc.

Pour ce faire, nous proposons un transfert de crédits à hauteur de 5 millions d’euros, avec la même remarque que celle que nous avons formulée relativement aux contraintes en matière de gage.

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