Le Gouvernement a récemment annoncé l’ouverture d’un marché public pour déployer vingt-quatre heures sur vingt-quatre d’une plateforme d’écoute pour les femmes victimes de violence.
Cette décision revient à ouvrir à la concurrence la plateforme existante, Violences Femmes info, joignable au 3919, qui est constituée d’un réseau de professionnels formés à écouter la détresse des femmes victimes, pour les aider et les conseiller.
Le travail de construction d’un réseau particulièrement efficace et organisé entre le 3919, le réseau Solidarités Femmes et l’ensemble des associations nationales ou locales partenaires risque d’être défait par cette mise en concurrence.
Ce numéro historique d’écoute et de réorientation des femmes victimes de violences est connu et reconnu. Même en limitant, dans un premier temps, le marché aux acteurs de l’économie sociale et solidaire – certainement pour mieux contenir la réprobation générale –, la logique de mise en concurrence risque de déstabiliser le réseau et de perturber le fonctionnement d’un service ayant indéniablement fait ses preuves, en faisant de la qualité et du temps d’écoute les premières variables d’ajustement pour emporter le marché.
Ce réseau se fonde sur la coopération. Il n’a rien à gagner à la logique de la mise en concurrence, souvent destructrice de savoir-faire et de compétences relationnelles et humaines.
Une pétition en ligne visant à empêcher la mise en concurrence du 3919 avait recueilli, la semaine dernière, en quelques jours, près de 60 000 signatures.
Les crises que nous traversons exacerbent les violences faites aux femmes. Le Gouvernement a déclaré que la lutte contre ces violences constituait l’une des grandes causes du quinquennat. Nous ne pouvons donc prendre le risque de fragiliser un réseau efficient de cette lutte.
Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires soutient que l’extension de l’écoute vingt-quatre heures sur vingt-quatre pourrait tout à fait se faire via un nouveau contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens, un CPOM, afin de consacrer davantage de moyens à cette action, sans passer par l’ouverture d’un marché public.
Par cet amendement, il s’agit d’augmenter le financement du 3919 à hauteur de 1 million d’euros, pour permettre à la Fédération nationale Solidarité Femmes d’étendre les horaires de fonctionnement de leur ligne d’écoute.