Intervention de Philippe Nachbar

Réunion du 30 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — Culture

Photo de Philippe NachbarPhilippe Nachbar :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, il m’appartient, pendant trois minutes, ce qui est peu – mais je me contenterai de quelques remarques, ce qui donnera un caractère impressionniste, voire tachiste, au rapport que je présenterai devant vous ! –, de présenter la mission « Patrimoines », qui englobe le patrimoine au sens strict et les musées.

Le budget que l’État consacrera l’année prochaine à cette mission dépasse la barre symbolique du milliard d’euros, et je ne peux que m’en réjouir, car c’est la première fois que ce montant est atteint, sachant que je n’inclus pas, dans ce milliard d’euros, le plan de relance – il ne s’agit strictement que des crédits budgétaires du ministère.

Il faut dire aussi que la crise que vient de traverser le secteur du patrimoine et des musées est exceptionnelle. L’année 2020 sera une année noire pour l’ensemble du patrimoine. La fréquentation des musées et des sites a été « plombée », pour parler familièrement, par l’absence de visiteurs étrangers. Deux chiffres : moins 82 % de visiteurs pour Versailles ; moins 71 % de visiteurs pour le Louvre.

Le faible nombre d’appels d’offres lancés par les opérateurs a eu des conséquences également très négatives – tout cela est cumulatif – sur les entreprises spécialisées dans les monuments historiques. Quant aux recettes du mécénat, qui sont essentielles dans ce domaine, elles se sont raréfiées cette année, pour un certain nombre de raisons.

L’État a fait face, et je tiens à me réjouir de l’importance tant des crédits budgétaires que des crédits du plan de relance. Une bonne moitié – un peu plus – des crédits du plan de relance, notamment, permettront d’accompagner les grands opérateurs de l’État tels le Louvre, le musée du quai Branly, le Centre des monuments nationaux, qui gère un nombre très important de sites, ou Versailles.

L’effort est important ; il était justifié par le rôle économique, touristique et culturel de ces institutions. Et il était normal que l’État les soutienne davantage, dans la mesure où, depuis quelques années, il leur avait imposé d’accroître leurs ressources propres.

Les autres crédits du plan de relance ont pour objet la restauration du patrimoine. C’est très important : il y va de l’avenir des entreprises spécialisées. Or, quand elles sont en difficulté, elles perdent des savoir-faire que l’on a beaucoup de mal, ensuite, à récupérer.

Je n’aurai qu’un regret à formuler : que les monuments historiques appartenant aux particuliers et aux collectivités territoriales ne bénéficient pas autant qu’ils l’auraient souhaité du plan de relance. La raison en est simple : les dépenses prévues au titre du plan de relance sont engagées sur deux ans ; pour beaucoup de collectivités, surtout les plus modestes, et pour beaucoup de propriétaires, c’est trop peu pour établir un programme et pour faire une demande.

C’est pourquoi il sera sans doute essentiel que le ministère prévoie d’autres manières de soutenir les propriétaires privés et les collectivités locales en augmentant le taux de subvention, en encourageant les travaux d’entretien et en améliorant l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, qui est souvent essentielle.

Sous bénéfice de ces observations, la commission a émis un avis favorable à l’adoption des crédits de cette mission.

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