Je remercie aussi les rapporteurs spéciaux de la commission des finances de nous éclairer sur ce que nous pressentions : l'écart manifeste entre les annonces gouvernementales et la réalité des engagements et crédits de paiements correspondants ; leur rapport le fait clairement apparaître et conforte ce que j'ai ressenti en menant dans mon département le suivi de la mise en oeuvre des mesures du Grenelle contre les violences faites aux femmes : un immense décalage entre les mesures annoncées et leur application dans les territoires. Je constate notamment que, depuis que la lutte contre les violences faites aux femmes a été proclamée Grande cause du quinquennat, la moindre critique au sujet de la mise en oeuvre de cette politique publique et de son financement génère une certaine crispation chez les représentants de l'État au sein des territoires, les procureurs de la République mais aussi de la part de la direction de la cohésion sociale.
En second lieu, votre rapport démontre avec pertinence l'absence de coordination entre le niveau national et le niveau départemental. Je l'ai moi-même constaté dans mon département : l'accompagnement, la protection et la prise en charge des femmes victimes de violences font parfois l'objet de défaillances, faute de coordination entre services.
Je salue aussi l'admirable travail, bien souvent bénévole, des associations qui font néanmoins preuve d'un remarquable professionnalisme et qui perdent souvent un temps considérable à rechercher des crédits de fonctionnement pérennes dans le dédale des financements !