Je souhaite revenir sur les deux intérêts du vaccin, que sont la protection contre les formes sévères et l'interruption de la transmission du virus, car il y a selon moi un conflit de temporalité. Alors que d'autres vaccins pourraient éventuellement être plus satisfaisants contre la transmission du virus, n'a-t-on pas cédé, à court terme, aux premiers arrivés dans la course au vaccin au détriment d'une efficacité plus complète et qui empêcherait la transmission ? Aujourd'hui, nous n'avons que des vaccins qui assurent une protection contre les formes sévères de la maladie. On comprend bien leur utilité mais c'est dommage qu'ils soient limités à cet aspect. Des moyens suffisants seront-ils accordés à l'évaluation de l'efficacité des vaccins contre la transmission du virus ? Il y a là une conflictualité sur la temporalité.
Concernant la protection contre les formes sévères de la maladie, l'efficacité du vaccin a été évaluée chez une population limitée compte tenu de la rapidité du développement des vaccins. La population testée a-t-elle été représentative ?
Les usagers ont-ils été suffisamment associés au processus de développement des vaccins et de la stratégie vaccinale ? C'est important pour la confiance de la population.
La difficulté pour la transparence sur les vaccins est l'opacité des contrats des industriels, qui restent secrets, notamment pour protéger le secret des affaires. Le Sénat avait déjà abordé le sujet de la responsabilité médicale dans le cadre de la grippe H1N1. Qui va porter la responsabilité médicale et le coût éventuel des effets secondaires ? J'ai bien peur qu'on ne le sache pas.