La course au vaccin a-t-elle créé trop d'incertitudes ? La rapidité ne veut pas dire qu'on n'a pas fait toutes les études précliniques et cliniques. On a conduit les différentes phases en parallèle au lieu de les effectuer à la suite donc nous n'avons pas encore toutes les réponses. On sait que la protection donnée par les premiers vaccins ne permet pas seulement de neutraliser les formes sévères mais toute forme de la maladie.
Concernant les mutations, on entend beaucoup de choses mais il faut se hâter de ne pas conclure ! Ce virus mute tout le temps et certains mutants sont plus représentés dans certaines régions. Les producteurs des vaccins sont en train de montrer que leurs vaccins protègent contre les variants du virus. Le variant britannique est le dernier variant qu'on regarde. Il faut bien entendu se poser des questions sur les conséquences de ces variants. Si les variants réduisent la protection apportée par les vaccins, cela ne concernera pas seulement les vaccins à ARN messager mais tous les vaccins.
Concernant la temporalité, je rappelle qu'un vaccin doit d'abord être autorisé, dans notre cas par l'EMA. Il est très probable que le premier vaccin autorisé en France sera le vaccin de Pfizer et BioNTech, puis le deuxième celui de Moderna. Ensuite, les vaccins qui seront sans doute autorisés seront des vaccins à base de virus atténué, d'adénovirus, dont celui d'AstraZeneca dont le niveau de protection serait d'au moins 60 %, peut-être davantage. Nous pourrions donc avoir les vaccins des laboratoires AstraZeneca et Janssen Pharmaceutica en janvier ou en février. Puis nous aurons certainement accès au vaccin de Novavax, qui est un vaccin à protéine recombinante. Ensuite, pour les autres candidats vaccins, il faudra attendre l'avancée des essais cliniques. Les arrivées se feront donc de façon progressive.