Vous avez mentionné des documents à destination des professionnels de santé élaborés par la HAS. Ceux-ci, à l'instar des médecins coordonnateurs dans les Ehpad, joueront un rôle important dans la première phase de vaccination et la bonne information passera d'abord par eux. Vous pourrez compter sur eux et gagnerez à vous appuyer sur ces relais davantage que sur les media. Si je respecte le travail des journalistes, attention en effet à ce que l'entreprise de pédagogie par les media ne soit pas contreproductive. Nous avons vu ces derniers mois les effets délétères sur l'opinion d'une expression publique cacophonique.
Concernant les essais cliniques qui se sont développés selon un rythme inhabituel sur la technique d'ARN messager connue depuis quelques années sans aboutir, existe-t-il selon vous encore des zones d'incertitude en matière de sécurité ?
Alors que six pays ont déjà autorisé un vaccin, la décision de l'agence européenne du médicament ne devrait, elle, intervenir que d'ici la fin du mois de décembre. Pensez-vous que le système européen d'autorisation de la mise sur le marché des produits de santé est trop lourd ou insuffisamment agile face à des situations d'urgence ou faut-il au contraire assumer le fait de ne pas sacrifier l'exigence de sécurité au profit de la rapidité ?
Enfin, si j'entends que les commandes de vaccins ne sont pas de votre responsabilité, 200 millions de doses ont été annoncées pour signifier l'absence de pénurie, même à raison de deux doses par personne. Pour autant, vous avez évoqué des restrictions dans l'arrivée des doses, mais aussi l'efficacité du vaccin face à des formes plus légères de la maladie. Pourquoi, dès lors, ne pas vacciner tout le monde ? N'aurait-on pas la capacité de vacciner plus largement ? Va-t-on encore sur ce sujet, finalement, gérer la pénurie ?