Intervention de Alain Fischer

Commission des affaires sociales — Réunion du 16 décembre 2020 à 9h00
Audition de M. Alain Fischer professeur d'immunologie pédiatrique et président du conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale

Alain Fischer, professeur d'immunologie pédiatrique, président du Conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale :

Merci de me donner l'occasion de m'exprimer devant vous à propos d'un sujet évidemment majeur aujourd'hui, celui de la définition et - je l'espère - de l'exécution de la stratégie vaccinale en matière de covid-19, pandémie qui persiste et s'accentue même un peu chez nos voisins européens, ce qui est un signe d'alerte en soi.

Le Premier ministre m'a demandé d'animer un conseil stratégique concernant la vaccination contre la covid-19 pour assister les instances gouvernementales dans l'ensemble des décisions qu'elles sont amenées à prendre. Notre conseil est purement consultatif. De nature scientifique, sa mission est de réfléchir aux différents axes de la stratégie, aux aspects scientifiques et logistiques par exemple, aux questions de priorité vaccinale, ainsi qu'à la façon d'effectuer la vaccination et la manière de la faciliter.

L'attente la plus forte se situe dans le domaine de la communication. Comment informer et communiquer en direction des professionnels de santé - ce qui me paraît constituer une priorité absolue - mais aussi en direction de la population en général ?

Un conseil stratégique est en train de se mettre en place. Il comprend des scientifiques, médecins comme moi, issus du comité vaccinal, dont fait partie Marie-Paule Kieny, que vous venez d'auditionner. Ce comité a pour fonction d'auditionner les fabricants de vaccins, d'évaluer les candidats vaccins et de transmettre ces évaluations aux instances gouvernementales.

Il comprend aussi des chercheurs en sciences humaines et sociales, anthropologues et surtout sociologues spécialistes de la question centrale de l'hésitation vaccinale, sur lesquels nous comptons beaucoup pour réfléchir.

Quelques membres représentent la société civile à travers une association de patients atteints de maladies chroniques, des personnes qui ont déjà réfléchi aux questions de santé ou travaillant à l'Union nationale des associations familiales, avec qui j'ai déjà eu l'occasion de réfléchir au sujet de l'obligation vaccinale pour les jeunes enfants.

Nous comptons également parmi nous des praticiens, médecins, pharmaciens, infirmiers, qui sont au fait de ces questions au quotidien.

Nous sommes en train d'identifier nos priorités de travail, dont l'une est de savoir comment informer les professionnels de santé de façon satisfaisante. Ceux-ci sont concernés à plusieurs titres, et il est important qu'ils se vaccinent. Il faut qu'ils soient exemplaires sur ce plan. En outre, les généralistes et, dans une certaine mesure, les pharmaciens sont aussi ceux vers lesquels se tournent nos concitoyens lorsqu'ils ont besoin d'un conseil sur les questions de santé, et spécifiquement la vaccination. Ce sont donc eux qui emporteront beaucoup de convictions. C'est donc absolument essentiel.

Nous rendons compte au ministère de la santé et de la solidarité, et notre travail se situe en interface très fort avec la Haute Autorité de santé (HAS) qui, en tant qu'autorité indépendante, définit les priorités vaccinales ainsi que toutes sortes de documents destinés aux soignants et aux personnes qui vont être vaccinées.

Une autre agence avec laquelle nous sommes amenés à interagir est l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui est en charge de la pharmacovigilance, élément clé dans la surveillance de la vaccination à partir du moment où elle va se développer et devenir une vaccination « de masse ». Faire état de ce qui se passe en termes de pharmacovigilance va donc être crucial.

Je n'oublie pas Santé publique France, qui joue un rôle très important dans la collecte des informations, la réflexion et l'accompagnement des différentes étapes de cette campagne de vaccination. Santé Publique France s'implique évidemment beaucoup dans la logistique.

Nous servons de conseil, nous rendons compte au ministère de la santé et avons bien l'intention d'interagir étroitement avec les personnes qui sont très impliquées actuellement au sein de la HAS, comme le comité technique de la vaccination, mais aussi au sein des autres entités que j'ai évoquées. J'ai déjà commencé à le faire ces derniers jours.

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