Monsieur le professeur, la première phase de la vaccination, selon nos informations, pourrait être réservée aux résidents et aux personnels des Ehpad et, concernant ces derniers, prioritairement à ceux présentant des risques de développer des formes sévères de la maladie.
Ne pensez-vous pas qu'il aurait été plus efficace pour cette première phase d'élargir la vaccination à l'ensemble des professionnels de santé, qu'ils présentent ou non un risque de développer une forme sévère, dès lors que les soignants sont les plus exposés ? On l'a vu au début de la pandémie : certains soignants manquaient de masques et de protections individuelles.
J'y ajouterai également - parce que je trouve que ce sont les grands oubliés de cette pandémie - les personnes âgées de plus de 75 ou de 80 ans vivant à domicile. Il est vrai qu'ils ont été confinés et présentent moins de risques d'exposition, mais je pense à ceux qui ne sont pas dans les radars des départements parce qu'ils ne bénéficient pas de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), ou de l'Agence régionale de santé parce qu'ils sont autonomes, conduisent encore, font leurs courses, ont une vie sociale.
Les neuf mois que nous venons de vivre - et dont nous ne sommes pas encore sortis - constituent un accélérateur du vieillissement. Ces personnes hésitent à sortir ou ne sortent plus aujourd'hui. Pour autant, n'aurait-il pas fallu les protéger ? Si par hasard elles reçoivent de la visite et sont contaminées, elles seront en effet exposées à des formes graves.
Ces choix sont-ils la traduction d'un risque de pénurie, de difficultés ou de restrictions d'approvisionnement en vaccins ?