Monsieur le sénateur, votre intervention comporte plusieurs questions, auxquelles j’essaierai de répondre le plus clairement possible.
La publication du Livre blanc est, effectivement, un travail très important effectué par de nombreux spécialistes de la sécurité et pour lequel les élus locaux ont été consultés en premier lieu. Toutefois, ce Livre blanc n’est qu’un document de travail.
Oui, il sera à la base de la discussion qui doit nous amener à une grande loi de sécurité intérieure. Je la préparerai et il appartiendra sans doute au prochain gouvernement de la défendre ou, selon ce que décidera le peuple lors des élections de 2022, de le corriger et de l’amender.
Évidemment, cette année 2021 constituera un moment de réflexion sur les grands enjeux de la sécurité que sont le renseignement, le cyber et la façon dont la délinquance se développe dans les territoires, en se transformant depuis un certain nombre d’années.
Il est évident, monsieur le sénateur, que ce n’est pas une commission, aussi intéressante soit-elle, qui va définir des critères permettant de savoir où iront les gendarmes et la police. C’est en parfaite osmose avec les élus de tous les territoires de la République que nous travaillerons, tout au long de l’année 2021, à la façon de bien placer les forces de sécurité.
Nous devrons, sans doute, mettre en place un certain nombre de projets originaux et d’expérimentations : il y aura un peu des deux. Dans le Livre blanc est ainsi posée la question de l’arme qui doit être utilisée selon le type de délinquance. Ce travail doit, en tout cas, être effectué en parfaite collaboration avec les élus, dont, vous le savez, je fais partie.
Vous soulevez également la question des Black Blocs, ces individus violents, voyous et casseurs. Nous devons casser la dynamique de la peur qui s’empare des centres-villes et, singulièrement, de l’agglomération parisienne.
À la demande du Premier ministre, et après m’en être entretenu avec lui, j’ai donné instruction, aujourd’hui, aux préfets de la République de savoir exactement qui sont ces personnes, dont le profil est extrêmement différent de ceux que nous connaissions jusqu’à présent.
Je réfléchis également, de concert avec le garde des sceaux, aux moyens d’empêcher, par la justice, au travers d’interdictions de paraître ou de se rendre dans certains lieux, leur arrivée dans les manifestations, qui devraient toutes être pacifiques.