Monsieur le sénateur Loïc Hervé, je veux tout d’abord m’associer à l’hommage que vous rendez aux victimes de cet accident d’hélicoptère.
En ce qui concerne les mesures relatives à la montagne, si le Gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, doit prendre ces mesures de restriction, ce n’est évidemment pas de gaîté de cœur.
Ce n’est pas non plus, comme on l’entend parfois, parce que les activités de plein air seraient les plus dangereuses, mais parce que nous savons qu’il y a aussi des lieux de rassemblement, qui peuvent être dangereux alors que l’épidémie n’est pas totalement maîtrisée. Nous devons être d’une vigilance particulière.
J’aurai l’occasion de revenir sur les mesures d’accompagnement et de soutien à l’activité touristique, mais je veux dire que, si nous rouvrions trop tôt, nous prendrions non seulement un risque sanitaire, mais également un risque économique pour les acteurs concernés.
En effet, si l’épidémie continuait à se développer de manière générale et que nous devions refermer des activités, c’est le haut de la saison, notamment le mois de février, qui serait remis en cause.
En ce qui concerne la coordination européenne que vous évoquez, je veux signaler que nous l’avons engagée, ce qui est inédit, car jamais nous n’avions eu affaire à une telle situation. L’Europe n’ayant pas de compétence en la matière, nous l’avons donc construite, sous l’autorité du Président la République et du Premier ministre.
Je veux être précis sur ce point : grâce à l’initiative que nous avons prise pour éviter une forme de concurrence excessive ou déloyale et un risque sanitaire de réimportation du virus, l’Italie, l’Allemagne – notamment la Bavière – et, plus loin de nous, la Bulgarie et la Slovénie ont annoncé la fermeture de leurs stations pour la période des fêtes. Andorre a également changé de décision, à la suite de cet effort de coordination.
Je tiens à préciser que, en ce qui concerne l’Autriche, tout sera fermé : les hôtels, les bars et les restaurants. En outre, une quarantaine sera imposée. Il n’y aura, donc, de fait, pas de concurrence touristique.
En ce qui concerne la Catalogne, la plus proche de nos frontières des trois communautés espagnoles qui disposent de stations de ski, nous avons fait en sorte qu’il y ait une interdiction pour les non-résidents de ces régions d’accéder aux stations de ski. Les autorités espagnoles, catalanes en particulier, mettront en place des contrôles.
Nous ferons des contrôles pour la Suisse, dernier pays qui se trouve encore dans cette situation, si nous n’arrivons pas à mettre en place une coordination diplomatique dans les prochains jours.