Monsieur le sénateur Jean-François Longeot, bien évidemment, le Gouvernement est prêt à ce dialogue depuis de nombreuses années.
Je veux évidemment commencer par condamner les violences. Je tiens à saluer le courage des forces de l’ordre – policiers, gendarmes, gendarmes mobiles… –, qui, depuis maintenant plusieurs jours, interviennent dans des conditions particulièrement difficiles, mais aussi l’autorité judiciaire, qui a commencé à apporter un certain nombre de réponses ces dernières heures.
Il convient de ne pas rendre la violence banale ou inéluctable. Sur ce dossier, certains commentateurs ont parfois trop tendance à la banaliser, comme si, en Nouvelle-Calédonie, la violence était un principe. Si les événements douloureux que nous avons connus dans les années 1980 sont évidemment marqués à jamais dans nos esprits, la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou l’est tout autant. Le dialogue est l’affaire de chacun. C’est un dialogue à trois, dans lequel nous devons tous avancer.
Permettez-moi de rendre compte au Sénat des discussions nocturnes que j’ai pu avoir avec les différents protagonistes de ce dossier, notamment sur la reprise de l’usine dite « du Sud », l’usine Vale.
Vous le savez, les gouvernements successifs ont soutenu massivement le nickel de manière globale en Nouvelle-Calédonie, et singulièrement l’usine du Sud.
Pour nous, la sauvegarde des 3 000 emplois n’est pas négociable. Je le dis, parce que ce point n’est pas consensuel. Dans la discussion, certains aujourd’hui voudraient mettre l’usine sous cocon. C’est 3 000 familles qui perdraient leur emploi ! Aucune raison politique ne le justifie. Je ne vois pas comment le dialogue et le calme pourraient revenir si 3 000 familles calédoniennes perdent leur emploi !
Nous devons continuer à travailler. En réalité, il n’y a plus qu’une seule offre sur la table. Nous devons continuer à la documenter. Des accords sont en cours entre les différents protagonistes privés, mais se pose également la question de l’actionnariat calédonien, qui mérite elle aussi d’être abordée dans le cadre de cette discussion politique.
Il est impossible de répondre à la question de la Nouvelle-Calédonie en deux minutes. Je me tiens donc à la disposition de votre assemblée, monsieur le président du Sénat, pour approfondir les différents points qui l’intéressent sur ce dossier si difficile, mais si important pour la République.