Tout avait pourtant assez bien commencé, à tel point que nous avions voté la première partie du texte, le volet recettes, auquel le Sénat n’avait pas apporté de modifications substantielles : la diminution des impôts de production de 10 milliards d’euros et la baisse de la trajectoire de l’impôt sur les sociétés avaient été maintenues, de même que l’indexation de l’impôt sur le revenu sur l’inflation ; parmi les grandes réformes, la suppression de la taxe d’habitation était préservée.
Il n’y avait donc pas de contre-budget ni de contre-proposition. Des amendements bienvenus avaient même été adoptés pour répondre à la demande de certains secteurs. Je note tout de même qu’ils ont conduit à une dégradation du déficit de 15 milliards d’euros – une paille ! –, alors qu’on se lamente par ailleurs de l’augmentation de la dette… Cependant, bon an, mal an, des dispositions intéressantes ont été adoptées.
Puis, patatras, est arrivé l’examen de la deuxième partie, en commençant par les crédits de la mission « Plan de relance ». Là, nous avons vécu un grand moment. Le président de la commission des finances, qui n’est pas de mon bord, a reconnu lui-même que tous les compteurs avaient explosé. Le rapporteur général, qui n’est pas non plus de mon bord, a dit, lui, que l’ambiance était plombée. Il s’est d’ailleurs réjoui, avec l’honnêteté qui le caractérise, que notre débat soit passé sous les radars grâce à l’actualité chargée. C’est dire si nous pouvions en être fiers…