Avant de donner l’avis du Gouvernement sur l’amendement, je souhaite apporter quelques précisions.
Je partage évidemment les propos sur le caractère vital et stratégique de nos ports et de nos chaînes logistiques, que les crises successives ont encore démontré. Je souscris également à ce qui a été dit sur l’intermodalité au sens large.
S’agissant du fret ferroviaire, nous avons mobilisé 200 millions d’euros dans le cadre du plan de relance, afin de soutenir les opérateurs et de subventionner davantage certains segments de marché que sont le wagon isolé et le transport combiné. Ce faisant, nous souhaitons rééquilibrer le modèle économique du fret ferroviaire par rapport à la route, qui demeure un réel concurrent.
Cet objectif nous a permis de dégager des moyens pour relancer des autoroutes ferroviaires, dont certaines relient des ports. J’ai cité les routes de Calais-Sète, de Cherbourg-Bayonne, ou encore de Perpignan-Rungis, que nous souhaitons étendre au nord vers les ports de Dunkerque et d’Anvers, et au sud vers Barcelone.
Au total, nous avons mobilisé 400 millions d’euros pour les infrastructures maritimes et fluviales, en vue d’avoir l’approche d’ensemble que vous appelez de vos vœux.
Sur l’aspect social, nous avons observé au cours des dix dernières années une baisse, bienvenue, de la conflictualité. Nous avons, avec l’ensemble des parties prenantes, fait en sorte que soit signée une charte sociale permettant d’affronter cette période qui voit nos parts de marché particulièrement attaquées et la souveraineté de nos ports devenue une préoccupation géopolitique majeure. Cette séquence trouvera un premier aboutissement, le plus sereinement possible, dans le cadre de la stratégie nationale portuaire.
Pour l’ensemble de ces raisons, et parce que nous sommes opposés aux évolutions proposées de la gouvernance, je demande le retrait de l’amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable.