Intervention de Marie-Laure Phinera-Horth

Réunion du 15 décembre 2020 à 14h30
Questions orales — Expérimentation de la prestation d'accueil et de restauration scolaire en guyane

Photo de Marie-Laure Phinera-HorthMarie-Laure Phinera-Horth :

Ma question porte sur l’expérimentation concernant la prestation accueil et restauration scolaire (PARS), menée depuis la rentrée 2020 dans deux collèges volontaires de Saint-Laurent-du-Maroni.

La Guyane est au second rang des territoires les plus marqués par la pauvreté, qui y touche une personne sur deux, et où nombre de gens vivent dans une très grande précarité.

Pourtant, en 2019, seuls 39 % des enfants guyanais scolarisés ont bénéficié de la PARS, contre, par exemple, plus de 70 % à La Réunion. Ce taux très bas de bénéficiaires s’explique en partie par la faible offre de restauration scolaire proposée, du fait de l’absence de structures de cantine dans de nombreux établissements, mais aussi par les difficultés pour les familles, majoritairement modestes, à assumer le coût, même modique, des repas lorsqu’une cantine existe.

Or certains élèves parcourent un long trajet, parfois en pirogue, pour se rendre à l’école et restent sans déjeuner, ce qui contribue évidemment à leurs difficultés d’apprentissage.

C’est devant ce constat dramatique que la caisse d’allocations familiales (CAF) de Guyane, avec le concours de la préfecture, du rectorat et de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), a lancé dans deux collèges de l’ouest guyanais une expérimentation spécifique de paniers collations permettant de nourrir les 2 000 élèves sans contribution des parents.

Pour mémoire, la décision en avait été prise lors d’une réunion interministérielle. Malheureusement, l’apparition soudaine de la pandémie n’a pas permis la mise en œuvre de l’expérimentation avec toutes les conditions initialement prévues.

L’évaluation conduite sur la période de mise en œuvre illustre les apports très positifs de cette expérimentation, tant sur la scolarité des élèves que sur l’apaisement des tensions au sein des collèges.

C’est pourquoi je demande que puisse être poursuivie l’expérimentation, à l’aide cette fois de fonds PARS, en lieu et place d’un financement de la CAF de Guyane pour au moins trois mois, voire six mois. Cette période est nécessaire pour répondre aux conditions posées par la direction de la sécurité sociale, notamment le cofinancement de ce modèle PARS par le programme européen « Fruits et légumes à l’école ».

Eu égard aux enjeux de réussite scolaire, de santé des enfants, mais aussi de délinquance, fruit de l’absence d’assiduité aux cours, nous vous demandons de pouvoir par la suite généraliser ce modèle aux résultats éprouvés à toutes les communes et tous les établissements ne disposant pas de cantine scolaire.

Il ne peut pas y avoir d’obstacle que l’on ne puisse lever lorsqu’il s’agit de l’avenir de nos enfants et de l’égalité des chances dont ils doivent bénéficier. C’est l’honneur de la République.

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