Intervention de Brigitte Bourguignon

Réunion du 15 décembre 2020 à 14h30
Questions orales — Plan d'action pour renforcer la prise en charge de l'endométriose

Brigitte Bourguignon :

Madame la sénatrice, l’amélioration de la prise en charge de l’endométriose mobilise pleinement le Gouvernement, qui est conscient de la complexité de cette pathologie et de ses lourdes conséquences dans le quotidien des femmes concernées.

C’est pourquoi Agnès Buzyn avait lancé au mois de mars 2019 un plan d’action visant une détection précoce de la pathologie, la cohérence des parcours de soins et l’amélioration de l’information sur le sujet.

Mieux prendre en charge, c’est accélérer la recherche et mieux informer sur cette pathologie trop longtemps restée taboue. Pour ce faire, nous nous appuyons sur tous les outils de santé publique et la mobilisation des associations et services sanitaires de terrain.

Nous souhaitons détecter précocement cette maladie pour pallier l’errance diagnostique des patientes, par la recherche des signes d’endométriose lors des consultations obligatoires des adolescentes et un renforcement de la formation des professionnels sur ce sujet.

En outre, il convient de mieux accompagner les femmes en intégrant la question sensible des problèmes de fertilité.

La Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) et la Haute Autorité de santé ont été saisies en 2019 pour intégrer le parcours de ces femmes dans les travaux entrepris dans le cadre du chantier « Qualité et pertinence des soins ». Sur la base de leurs conclusions, la question relative à la mise en place d’une affection longue durée (ALD) pour les cas sévères pourra être soulevée.

Aux côtés des questions d’assistance médicale à la procréation, le sujet de la préservation de la fertilité sera pris en compte par les services du ministère, en relation avec l’Agence de la biomédecine, dans le cadre de la réforme en cours des autorisations d’activités de soins.

Des établissements de santé pluridisciplinaires experts de la prise en charge de l’endométriose sont identifiés et traitent déjà des enjeux d’infertilité et d’accès à l’assistance médicale à la procréation.

Par ailleurs, depuis la rentrée 2020, des formations spécifiques sur l’endométriose sont prévues en deuxième cycle d’études médicales. Nous travaillons aussi avec les conférences de doyens et collèges pour une formation opérationnelle en troisième cycle. Nous renforçons également la formation des sages-femmes et infirmiers, notamment scolaires.

Par ailleurs, en matière de formation continue, le développement professionnel continu sur la période 2020-2022 comporte des formations qui abordent l’endométriose.

Enfin, en matière de recherche, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a produit une cartographie de la recherche française sur l’endométriose. La revue Médecine/sciences consacrera un numéro spécial à cette pathologie. Et des colloques seront organisés en lien avec les sociétés savantes et les associations de patientes pour sensibiliser davantage les professionnels.

Vous le voyez, madame la sénatrice, notre action porte ainsi sur tous les fronts pour améliorer la prise en charge de ce sujet si sensible pour de nombreuses femmes de notre pays, comme vous l’évoquiez.

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