Intervention de Didier Marie

Commission des affaires européennes — Réunion du 3 décembre 2020 à 11h00
Politique commerciale — Audition de M. Valdis Dombrovskis vice-président exécutif de la commission européenne en charge d'une économie au service des personnes commissaire européen au commerce

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Je reviendrai sur le sujet des accords commerciaux qui a été abordé par mes collègues. L'Union européenne est confrontée au basculement du centre de gravité des rapports de forces mondiaux vers le Pacifique. De fait, nous avons à faire valoir nos valeurs et nos exigences, en termes de lutte contre le réchauffement climatique, de respect des normes sociales et sanitaires...

Or un certain nombre de pays avec lesquels nous avons passé des accords ne respectent pas leurs engagements. Je pense en particulier au Vietnam et à la Corée du Sud qui s'étaient engagés à ratifier - et à transposer en droit interne - les conventions de l'OIT.

Comment comptez-vous imposer le respect de ces engagements aux pays concernés ?

Par ailleurs, vous avez évoqué le CETA, considérant qu'il fonctionne parfaitement. La difficulté qui est la nôtre est qu'il s'agit d'un accord appliqué théoriquement à titre provisoire. Se pose donc la question de la légitimité démocratique de cet accord commercial - comme d'autres accords commerciaux. Même si l'Union européenne possède la compétence exclusive en matière commerciale, il n'en reste pas moins que le niveau d'acceptabilité de ces accords par nos concitoyens est un véritable sujet.

Concernant le plan de relance, les Pays-Bas ont obtenu que l'engagement des moyens de ce plan soit assorti de conditions, et notamment de la mise en oeuvre de réformes structurelles. Or dans l'état actuel des économies européennes et de la dégradation de la situation sociale, nous pouvons nous interroger sur la nature de ces réformes. Nous souhaiterions qu'une conditionnalité sociale soit instaurée, afin d'aider les millions de salariés qui se trouvent aujourd'hui en difficulté. À cet égard, un sommet doit se tenir au mois de mai 2021, à Porto.

J'ai cru comprendre, dans le libellé de votre mandat, que vous étiez le représentant de l'économie au service des personnes. Avez-vous la possibilité de faire en sorte que cette dimension sociale soit au coeur des discussions du sommet européen de Porto ?

Enfin, vous avez évoqué l'autonomie stratégique de l'Union européenne, que tout le monde partage. Malheureusement, dans les derniers arbitrages, le programme InvestEU a été laminé, perdant beaucoup de moyens. Considérez-vous qu'aujourd'hui, nous ayons réellement les moyens politiques et financiers de mettre en oeuvre cette autonomie stratégique ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion