Intervention de Pascal Allizard

Commission des affaires européennes — Réunion du 3 décembre 2020 à 11h00
Politique commerciale — Audition de M. Valdis Dombrovskis vice-président exécutif de la commission européenne en charge d'une économie au service des personnes commissaire européen au commerce

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

Monsieur le Commissaire, sans aucune concertation, mes questions s'inscriront dans la même lignée que celles de mes deux prédécesseurs.

Je suis rapporteur sur le projet de loi de ratification du CETA, j'ai donc beaucoup travaillé sur ce sujet. Sachez que je ne partage pas du tout votre optimisme concernant les impacts sur l'agriculture et notamment sur l'élevage français. Vous oubliez de dire que, bien évidemment, les Canadiens exporteront, non pas des carcasses, mais des morceaux nobles, dont les prix de revient seront inférieurs de 30 à 40 % à ceux nos éleveurs. Cela aura un effet dramatique.

En présentant des statistiques globales, vous ne pouvez pas mesurer l'impact sur le terrain. Cependant, le sujet est extrêmement sensible. Je vous demande instamment d'y réfléchir. Nous rencontrons quasiment le même problème avec le Mercosur. Je partage d'ailleurs, comme mes collègues, le souci de la légitimité démocratique de ces deux accords.

Je voudrais vous faire part des réactions très négatives qu'il y a pu y avoir dans certains terroirs français au printemps dernier, à l'annonce d'un accord passé avec le Mexique, alors que nous étions en pleine pandémie. Mesurez-vous l'impact psychologique sur nos populations d'une telle annonce et - c'est un Européen convaincu qui vous le dit - le sentiment anti-européen qu'elle peut engendrer dans nos territoires ?

Je souhaiterais également vous entendre sur l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Il nous est parfois expliqué que les concessions que nous avons faites sur le CETA permettaient de rééquilibrer le nouvel Accord de libre-échange nord-américain (Alena). Pensez-vous que cet équilibre, que j'estime précaire, est susceptible d'être mis en cause, à notre défaveur, avec l'entrée en fonction de la nouvelle administration Biden ?

Enfin, concernant notre relation avec la Chine, vous évoquez l'objectif d'un rééquilibrage. C'est indispensable, je suis parfaitement d'accord avec vous sur ce point. Mais pouvez-vous nous dire où vous en êtes avec le Groupe 17+1, à savoir les pays européens qui ont contractualisé en bilatéral avec la Chine, groupe dans lequel l'Union européenne n'occupe qu'un strapontin ?

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