Intervention de Alain Milon

Réunion du 17 décembre 2020 à 10h30
Place de la stratégie vaccinale dans le dispositif de lutte contre l'épidémie de covid-19 — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Alain MilonAlain Milon :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous souhaitons bien évidemment au Premier ministre de rester en bonne santé.

L’annonce d’une campagne de vaccination par la présidente de la Commission européenne le 16 décembre dernier, campagne qui commencera le même jour dans tous les pays de l’Union européenne, est une immense source d’espoir. En effet, il s’agit de la mise en place d’une lutte efficace contre ce fléau qu’est le covid-19, grâce à une action commune et coordonnée sur l’ensemble de l’Union européenne qui est la bienvenue.

Cette vaccination massive permettra rapidement de constater, après les précédents du Royaume-Uni et les États-Unis, l’absence d’effets secondaires majeurs. Elle permettra aussi de savoir si les personnes vaccinées seront ou non passibles de transmettre le virus sous une forme bénigne ou grave, ce qui, jusqu’à présent et avec d’autres vaccins, n’existait jamais, sauf, me semble-t-il, pour le vaccin contre la poliomyélite.

Il nous faudra marteler que ces campagnes de vaccination, longues et ciblées, seront couronnées de succès si, dans le même temps, nous continuons à pratiquer le port efficace du masque, la distanciation physique et le lavage des mains.

Cependant, dans le contexte bien français de défiance à l’égard des vaccins, alors que le vaccin ARN messager n’a pas d’adjuvant, et sachant que le nombre de doses sera insuffisant pour couvrir l’ensemble de la population – au début de 2021, quelque 2 millions de doses de vaccins ARN messager, dont l’efficacité repose sur l’injection de deux doses –, l’action de ciblage des populations encouragée par la Haute Autorité de santé est nécessaire, mais elle méritera elle aussi une communication convaincante et répétée.

Le choix des Ehpad, guidé par un objectif de protection d’une population hyperfragile, semble judicieux, mais comment communiquer sur le fait que les résidents des Ehpad y restent statistiquement au maximum entre deux ans et demi et trois ans ? Comment expliquer que les personnes mourant dans ces établissements dans les jours ou mois suivant la vaccination ne décéderont pas de cette dernière ?

Il a été décidé aussi que les personnels soignants présentant des maladies graves et ceux qui sont volontaires seront vaccinés prioritairement. C’est évidemment indiscutable, et il semble que ces patients soient, pour la plupart d’entre eux, demandeurs de cette vaccination.

Toutefois, quid des personnes âgées valides demeurant chez elles, qui ont déjà subi deux confinements, et qu’il faudrait vacciner rapidement pour leur permettre de reprendre une vie sociale, source d’équilibre physique et psychique ?

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