Sinon, rapidement, nous aurons affaire à une nouvelle vague de décès de personnes âgées, cette fois due à l’isolement et au syndrome de glissement.
Ce qui a été dit lors des auditions qui ont été réalisées par la commission des affaires sociales, c’est que ce vaccin protégerait contre les formes malignes et bénignes de la maladie, mais qu’il existe une incertitude sur la transmission, d’où la non-vaccination des jeunes en priorité. Il est donc important, en attendant des études plus poussées sur ces vaccins ARN et les autres vaccins plus conventionnels – leurs retards sont probablement un peu le reflet de la façon dont, en France, on traite les innovations… – de communiquer sur la nécessité de vacciner les personnes les plus fragiles.
Il faut, de surcroît, que cette vaccination se fasse sur ordonnance. Autrement dit, il s’agit de mettre le médecin traitant comme pivot de cette campagne de vaccination.
J’aimerais en venir maintenant à un point qui me tient à cœur, monsieur le ministre. Si j’ai bien compris, les laboratoires français ont négligé la recherche sur les vaccins à ARN messager, biotechnologie pourtant utilisée dans d’autres domaines de la santé, en particulier en cancérologie, avec succès et sans intolérance pour les patients soignés de cette façon.
Si je cherche à savoir pourquoi, je n’ai pas de réponse idéale, sauf que, me semble-t-il, la France, comme on le voit sur d’autres types de recherche, en particulier en bioéthique, est frileuse dès qu’il s’agit de financer des travaux, qui, pour la plupart d’entre eux, n’aboutiront pas. Les chercheurs ou les projets partent donc vers des cieux plus cléments, avec des chances de succès beaucoup plus grandes…
Il est tout de même dommage de constater que notre pays est absent sur la technologie de l’ARN messager. Il faudra, à la lumière de cette aventure supplémentaire, revoir notre système de pensée sur le financement de la recherche. Pour ma part, je n’aurais pas honte de mettre en place des cofinancements public et privé.
Enfin, je souhaite aborder le problème constaté au sud de l’Angleterre, où des variants du covid-19 sont apparus en quelques jours. Nous ne sommes pas à l’abri de ce genre de mésaventure, même si, pour l’instant, celle-ci ne semble pas mettre en péril la vaccination mise en place sur un virus qui, je le rappelle, date du début de l’année 2020, mais il faudra en tenir compte dans la stratégie future de vaccination.