Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’histoire a fait de la France un grand pays de la vaccination.
Louis Pasteur, mais aussi Albert Calmette et Camille Guérin ont jalonné l’histoire de notre pays, montrant tous les bienfaits de la vaccination, que nous attendons tant face à la covid-19.
Oui, il faut vacciner, oui, il faut inciter à vacciner ; c’est certain. D’ailleurs, parmi les débats que nous pourrions avoir, certains pourraient porter sur la prise en charge gratuite de tous les vaccins et sur la suppression de la TVA sur les vaccins, qui serait la meilleure façon d’inciter à la vaccination.
S’agissant de notre débat de ce matin, je vous rejoins sur un point, monsieur le ministre : ne créons pas de vaccinodromes, car ce serait anxiogène ! Tout acte médical doit être solennel. Il faut saisir toute occasion, s’appuyer sur la proximité et sur la confiance envers les médecins généralistes et les pharmaciens. Ces derniers ont bien montré leur efficacité avec la vaccination antigrippale en officine, à l’occasion de laquelle ils ont su capter une patientèle qui ne serait pas forcément allée se faire vacciner.
Évidemment, si l’on veut être partout, la question de la logistique et des stocks sera essentielle : des guerres se sont perdues pour des questions d’intendance… Vous avez évoqué le mécanisme de l’ARN messager, mais je voudrais aussi que l’on puisse parler du messager qui va porter, partout en France, un stock suffisant de vaccins, pour que les territoires ruraux les plus isolés et les territoires ultramarins puissent en bénéficier.
N’allons-nous pas nous retrouver, là encore, face à une pénurie ? L’impréparation de la campagne vaccinale antigrippale 2020-2021 est l’illustration des questions que nous pouvons nous poser, ici, dans la cinquième puissance mondiale, alors que nous devons contingenter. D’ailleurs, nous avons encore aujourd’hui des listes d’attente pour délivrer les vaccins contre la grippe…
Je souhaiterais que l’on y voie clair, en attendant votre réponse, monsieur le ministre, sur les stocks réellement disponibles aujourd’hui dans le pays. On a entendu parler de 200 millions de doses, alors que c’est peut-être en réalité cinquante fois moins : c’est là qu’il va falloir que nous soyons très clairs sur le calendrier.
Par ailleurs, qui vacciner ? Il y a tout de même, sur ce point, monsieur le ministre, deux ou trois choses qui me choquent. Vous avez employé un terme qui a créé beaucoup de confusion depuis le 27 octobre dernier : « essentiel ». Il y aurait des individus « essentiels » et « non essentiels » – cela me rappelle quelque chose –, mais pour moi toute vie est essentielle !
S’il n’y a pas de problème de stocks, alors il n’y a pas de problème de priorité !