Ma question s’adresse à Mme la ministre de la transition écologique.
Madame la ministre, EDF-GDF, c’était deux entreprises publiques qui disposaient d’un monopole ; EDF-GDF, c’était deux entreprises intégrées, de la production à la distribution, qui garantissaient l’accès à l’énergie partout sur le territoire à un tarif réglementé ; EDF-GDF, c’était un savoir-faire des salariés envié et reconnu partout dans le monde ; EDF-GDF, c’était la souveraineté, l’indépendance et le patrimoine de la France.
« C’était », car, depuis trente ans, les libéraux ont livré l’énergie au marché. Déréguler, déréglementer et privatiser, tel est votre seul credo. Les gouvernements successifs ont créé des acteurs alternatifs de toutes pièces, puis des mécanismes ubuesques, comme l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique (Arenh) pour favoriser leur entrée sur le marché.
Les résultats de la libéralisation sont les suivants : explosion du prix pour les usagers, devenus des clients, et dégradation des conditions de travail pour les salariés, devenus une variable d’ajustement.
En moins de quinze ans, vous avez dépecé GDF, qui est devenue Engie. C’est maintenant au tour de l’entreprise EDF, qui serait, avec votre projet Hercule, scindée en trois entités : la première, bleue, rassemblant le nucléaire et le thermique ; la deuxième, azur, comprenant les barrages hydroélectriques ; la troisième, verte, avec toutes les autres activités, parmi lesquelles Enedis, les énergies renouvelables et la commercialisation.
Les deux premières, demandant le plus d’investissements, resteront publiques ; la verte, source de profits, sera privatisée. EDF sera ainsi privée de sa capacité à innover et donc à réussir la transition énergétique et écologique du XXIe siècle.
Plutôt que d’écouter la Commission européenne, qui vous demande de tout brader aux profits des intérêts financiers, entendez les usagers et les salariés mobilisés qui exigent un véritable service public pour défendre l’intérêt général.
Madame la ministre, ma question est simple : plutôt que d’organiser le black-out du service public, êtes-vous prête à renoncer à votre funeste projet ou à donner la parole au peuple français, par référendum, sur l’avenir de leur bien commun ?