Monsieur le ministre, vendredi s’est tenu une conférence ministérielle de la Grande Région sur le renforcement de la coopération transfrontalière dans le cadre de la pandémie.
Les partenaires de la Grande Région ont été conviés, sur l’initiative de la ministre-présidente de la Sarre, pour signer une feuille de route de gestion de l’épidémie. Discuté depuis trois mois, ce protocole doit aboutir à une lutte coordonnée contre la crise sanitaire, sur des sujets aussi majeurs que la stratégie de dépistage et de vaccination, la prise en charge transfrontalière des patients, les secours d’urgence, la libre circulation, l’échange et le soutien matériel et humain, la mise en quarantaine ou encore l’échange de données et d’informations.
Nos partenaires belges, luxembourgeois et allemands ont tous signé ce protocole d’accord… tous, sauf l’État français, représenté par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est.
La santé étant un sujet régalien, la région Grand Est a rappelé son soutien au projet, l’a cosigné, mais ne pourra le mettre en œuvre que dans son champ de compétences.
Dans notre pays, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères s’occupe des questions transfrontalières et le ministère de la santé, des questions de santé ; qui s’occupe donc aujourd’hui des questions de santé transfrontalières ? Notre millefeuille administratif empêche ce dossier d’être pris en charge politiquement, malgré son importance.
Nous appelons de nos vœux l’émergence d’une véritable Europe de la santé, le Conseil européen de ce week-end a été l’occasion de traiter et de rappeler l’importance de ce sujet, mais, faute d’engagement concret de l’État, la déclinaison territoriale fait défaut.
Comment expliquer, monsieur le ministre, que l’État n’ait pas signé un protocole de cette importance, alors que le Président de la République prône une Europe du quotidien et que ce sujet devrait être notre priorité absolue ?