Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, l’année 2020 aura été, pour de nombreux étudiants, synonyme d’enseignement à distance, d’isolement social et de fins de mois difficiles. À l’âge de tous les possibles, l’horizon semble, pour certains, s’être réduit aux murs d’une chambre d’étudiant et aux appels téléphoniques de la famille et des amis, parfois aussi aux files de distribution d’aide alimentaire.
Les universités sont parmi les derniers lieux à rester fermés lors de cette deuxième vague, avec les salles de théâtre, les cafés et restaurants, les cinémas et les salles de sport. Aussi saluons-nous l’annonce par le Gouvernement d’une reprise progressive, dès le 4 janvier, des cours en présentiel dans les universités.
La vie étudiante devrait reprendre son cours, mais de nombreuses incertitudes subsistent. Nous disposons encore de peu de recul pour évaluer les conséquences de la scolarité à distance sur les résultats scolaires et le niveau des futurs diplômés, alors que tous les étudiants n’ont pas accès à une connexion internet stable ou au matériel informatique nécessaire pour suivre les cours. Par ailleurs, le manque d’interactions sociales pèse sur leur quotidien, et peu d’étudiants bénéficient d’un accompagnement psychologique, la France ne disposant que d’un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants. Enfin, de nombreux jeunes s’interrogent sur la reconnaissance de leur diplôme par les professionnels, compte tenu des conditions actuelles d’apprentissage et des difficultés à accéder à un stage ou à une expérience à l’étranger.
Madame la ministre, cette séance de questions d’actualité vient clore une année bien particulière pour les 2, 7 millions d’étudiants de France, parmi lesquels les risques de décrochages pédagogiques massifs sont réels, plus particulièrement pour les néobacheliers. Face à ce constat alarmant, quel bilan dressez-vous et quelles perspectives pouvez-vous offrir aux étudiants à l’issue de ce deuxième confinement ?
Par ailleurs, vous êtes favorable à la création de milliers d’emplois étudiants, à titre d’accompagnement durant cette période difficile. De fait, le besoin de soutien est urgent ! Pouvez-vous nous fournir des éléments de calendrier pour la mise en place de ce dispositif ?