Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à Mme la ministre de la transition écologique et porte sur la nouvelle prestation du Président de la République lundi devant la Convention citoyenne pour le climat.
Cette convention a formulé un ensemble de propositions pertinentes pour lutter contre le réchauffement climatique. Le groupe socialiste avait d’ailleurs fait siennes bon nombre de recommandations de la convention, qu’il a défendue lors de l’examen du dernier projet de loi de finances, mais les quelques propositions qui ont eu la chance d’être adoptées par le Sénat ont été immédiatement effacées par les députés de la majorité gouvernementale.
Ce matin, le Conseil national de la transition écologique s’est trouvé dans une situation aussi ubuesque qu’inédite, puisqu’il a dû donner son avis sur un projet de loi sans avoir accès ni au texte ni à l’étude d’impact. On ne compte plus vos jokers, qui ne sont autres que des renoncements, qu’il s’agisse de l’obligation de rénovation énergétique, de l’écoconditionnalité des aides, de la végétalisation de l’alimentation, de la redevance sur les engrais azotés, du moratoire sur la 5G et j’en passe !
Il en découle que le texte final ne comptera que 40 % des mesures recommandées par la Convention citoyenne pour le climat. C’est bien maigre, trop maigre au regard de l’urgence climatique.
La crise sanitaire ne peut vous servir indéfiniment de parapluie pour dissimuler votre responsabilité dans l’échec de nos engagements bas-carbone. Le dernier rapport du Haut Conseil pour le climat est sans concession : ce gouvernement n’a pas cessé de procrastiner et de reporter ce qu’il lui incombait de mettre en place, et ce, jusqu’à aujourd’hui. Le Conseil d’État lui-même vous demande de justifier de votre inaction climatique depuis trois ans ! Et au niveau international, vous continuez à soutenir des projets gaziers et pétroliers jusqu’en 2035. Plutôt que de proposer à l’emporte-pièce un nouveau référendum opportuniste, soyez à la hauteur de vos promesses.
Ma question est la suivante, madame la ministre : avez-vous l’intention de permettre un véritable débat démocratique en soumettant l’intégralité des propositions de la Convention au Parlement ? Craignez-vous d’assumer vos renoncements devant la représentation nationale ?