Intervention de Pierre Laurent

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 décembre 2020 à 9h30
Situation du venezuela — Audition de s.e. M. Hector Michel mujica ricardo ambassadeur de la république bolivarienne du venezuela auprès de la république française et des principautés de monaco et andorre

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Monsieur l'ambassadeur, j'avais souhaité que le Sénat équilibre ses auditions en vous recevant, je ne peux donc que me féliciter de votre présence.

Nous sommes nombreux à souhaiter que la tenue des élections législatives qui ont eu lieu dimanche dernier aide à ouvrir une nouvelle étape, mais aussi permette de construire une sortie pérenne à la crise politique que le Venezuela a traversée ces dernières années.

Je sais que la situation reste difficile. D'ailleurs, le taux de participation aux élections exprime cette situation de crise, à laquelle s'est ajoutée la pandémie de covid 19. Mais je souhaite que ces élections soient le début d'un processus utile au peuple vénézuélien.

Je souhaite également que la France et l'Union européenne ne renouvellent pas l'erreur qu'elles ont commise en reconnaissant la victoire de Juan Guaidó, et qu'elles ne s'enfoncent pas dans la voie de la non-reconnaissance des résultats ou, pire, dans celle de la reconnaissance de ceux qui ont appelé au boycott de ces élections et qui ne proposent qu'une seule alternative, celle de la confrontation, y compris violente.

J'adresserai d'ailleurs une remarque, non pas à vous, mais plutôt à mes collègues. Si la France appliquait à tous les pays du monde la règle qu'elle applique en ce moment au Venezuela - que je considère être une règle d'exception, dans la foulée des exigences américaines -, nous déboucherions assez vite sur un grand chaos diplomatique. Il s'agirait d'une position difficile à tenir pour un pays qui, comme la France, joue le rôle qu'il joue à l'Organisation des Nations unies (ONU).

Monsieur l'ambassadeur, pouvez-nous en dire plus sur les conséquences de l'embargo sur la population vénézuélienne et sur l'urgence qu'il y a, à vos yeux, de le lever ?

Ma seconde question concerne l'avenir. Au cours de la campagne électorale, Nicolás Maduro a déclaré que le Venezuela devait, à l'issue de ces élections, travailler au changement de son modèle économique, afin de mieux répondre à la situation. Pouvez-vous revenir à la fois sur la nécessité d'un tel changement et sur la direction qu'il pourrait prendre ?

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