Intervention de Joëlle Garriaud-Maylam

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 décembre 2020 à 9h30
Situation du venezuela — Audition de s.e. M. Hector Michel mujica ricardo ambassadeur de la république bolivarienne du venezuela auprès de la république française et des principautés de monaco et andorre

Photo de Joëlle Garriaud-MaylamJoëlle Garriaud-Maylam :

Monsieur l'ambassadeur, vous avez indiqué, dans votre propos liminaire, que la France n'était plus celle de 1964, que, comme le Venezuela, elle avait changé.

Il existe tout de même une différence fondamentale entre nos deux pays. Des millions de personnes ne quittent pas la France parce qu'elles sont pauvres, parce qu'elles n'arrivent pas à survivre et qu'elles ont un besoin énorme de liberté - la première des valeurs, pour vivre en paix et heureux.

Nous sommes bien évidemment attachés au principe de souveraineté, monsieur l'ambassadeur, mais encore davantage aux droits de l'homme.

Je connais bien le Venezuela et j'ai rencontré de nombreux Vénézuéliens, dans et hors du pays. J'ai assisté à la dégradation terrible des conditions de vie et de travail, des conditions de sécurité de ce peuple. Il est très douloureux d'assister à la dégradation d'un pays que nous aimons. Le Venezuela était un pays riche, avec son pétrole, mais aussi un pays extrêmement cultivé, raffiné, éduqué. Or, malheureusement, ce n'est plus le cas.

J'ai étudié dans des pays totalitaires, en Europe de l'Est, je connais donc bien les dégâts qui sont causés par ces régimes.

J'ai envie de m'adresser à vous, non pas en tant qu'ambassadeur, mais en tant qu'homme et citoyen vénézuélien, héritier de ce pays magnifique : comment pourriez-vous aider ce pays ? Comment pourrions-nous vous aider, même si, encore une fois, je suis convaincue de l'importance du principe de souveraineté ? Comment pourrions-nous faire évoluer la situation ?

Le rapport élaboré par Michelle Bachelet pour l'ONU fait état de 674 réfugiés politiques au Panama, qui auraient été torturés. C'est inadmissible, terrible. Je suis sûr que vous-même, en votre for intérieur, vous ne pouvez pas l'accepter.

Vous savez qu'une solution doit être trouvée pour votre pays, pour votre peuple. Nous aimerions vous aider, monsieur l'ambassadeur.

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