Concernant l'armée et la logistique, je crois en effet que le Gouvernement est engagé dans une course contre la montre, qu'il faut gagner. Nous redoutons, avec les nouveaux variants britannique et sud-africain, que le virus ne devienne plus contagieux encore et se fraie un chemin malgré le lancement de la vaccination et l'ébauche d'une immunité collective dans la population. Si l'on arrive à vacciner rapidement, on évitera une mortalité évitable et un nouveau reconfinement du pays. Toutes les forces, y compris, pourquoi pas, les forces armées, doivent donc être mobilisées pour accélérer le processus.
Je suis d'accord avec vous ; 190 000 doses de vaccin injectées au 12 janvier alors que le pays en a sans doute reçu 1 million, c'est insuffisant ; la montée en charge doit progresser, et tout ce qui est mobilisable est bienvenu. Partout nous faisons face au même défi, dans le canton de Genève par exemple, où la situation est meilleure qu'en France, mais moins bonne qu'en Allemagne, assez proche de celle de l'Espagne. Les controverses, d'ailleurs, existent aussi en Allemagne ; elles sont consubstantielles à la gestion d'une telle crise, mais on peut et on doit faire mieux.
Pour ce qui est du passeport vaccinal et du carnet de vaccination électronique, nous avons, en Suisse, un carnet de santé électronique, et les données de vaccination y sont systématiquement reportées. Mon sentiment est que ce thème pourrait faire l'objet d'une résolution à l'Assemblée mondiale de la santé, organe de gouvernance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : les États membres européens pourraient demander que la vaccination contre la covid-19 soit l'objet d'une mention dans le carnet de vaccination international, outil qui existe et qu'il n'est pas nécessairement besoin de réinventer. Pour aller en Guyane, par exemple, le règlement sanitaire international impose la présentation d'un certificat de vaccination contre la fièvre jaune. Compte tenu du risque d'émergence d'un marché noir ou d'un trafic de faux certificats, il ne faut pas laisser une telle initiative aux États, mais régler ce type de dispositifs au niveau de l'OMS.
Sur l'approvisionnement, je partage votre avis. Vos chiffres, certes, sont différents des miens, mais les miens ne sont pas nécessairement meilleurs que les vôtres. Le chiffre que j'ai donné vient d'un tableau dont la source est gouvernementale, et que l'on trouve en ligne, par exemple, sur le site de BFM TV.