Monsieur le ministre, une série d’études diligentée par l’Association des maires ruraux de France à partir de données publiques dont certaines émanent de votre ministère affirme que l’espérance de vie des habitants en milieu rural serait de deux ans inférieure à celle d’un citadin.
Parallèlement, on constate que la probabilité d’accéder aux soins hospitaliers est en moyenne de 20 % inférieure pour les habitants de nos campagnes que pour les habitants des villes, faute de diagnostics précoces, dus probablement au manque de médecins généralistes.
Si nous connaissons les différences de traitement entre ces deux types d’habitats, nous y sommes encore plus sensibles lorsqu’il s’agit de la santé de nos concitoyens. Aussi, nous vous invitons, monsieur le ministre, à mieux intégrer les associations d’élus dans les différentes instances de santé, car nous connaissons les difficultés du moment et les dispositions prises par le Gouvernement dans ce domaine.
Je pense notamment à la réponse concrète, bien que partielle, qui vise à augmenter le numerus clausus des médecins, dont on ne mesurera les effets que dans dix ans.
Intervient également dans ces difficultés la nouvelle organisation de travail dans laquelle souhaitent légitimement exercer les jeunes médecins, mais qui affecte leur disponibilité.
Je pense enfin à la création des maisons de santé pluridisciplinaires, dont le développement est plombé, si j’ose dire, par l’obligation de disposer de deux médecins pour envisager leur ouverture.
Ma question, monsieur le ministre, est donc la suivante : en attendant que le système pallie cette carence de couverture médicale constatée, pourquoi ne pas suspendre un temps, avec le concours des infirmières et des infirmiers, cette obligation des deux médecins ?
Cette mesure provisoire, globalement peu onéreuse, apporterait une réponse concrète et rapide à nos difficultés, dans un secteur des plus sensibles.