Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Je souhaite attirer l’attention du Gouvernement sur la détresse que connaissent actuellement les étudiants en raison de l’isolement provoqué par la fermeture des établissements de l’enseignement supérieur.
Le samedi 9 janvier dernier, un étudiant de l’université de Lyon 3 a tenté de mettre fin à ses jours en se défenestrant de sa résidence universitaire. Hier soir, toujours à Lyon, une autre étudiante a commis ce même geste désespéré. Ces gestes de désespoir doivent nous alerter sur la détresse des étudiants actuellement.
Depuis la fermeture des universités, l’immense majorité des étudiants considèrent que l’enseignement s’est dégradé. Les cours en distanciel sont devenus insupportables. Les étudiants n’en peuvent plus. Ils n’acceptent plus d’être infantilisés. Madame la ministre, ils sont au bord de la rupture.
Comme le rappelle Éric Carpano, le président de l’université Lyon 3 : « La fermeture des universités, les cours à distance, l’arrêt des activités sportives, culturelles et festives ont favorisé l’isolement et la détresse psychologique. »
Avec la crise que nous traversons, c’est l’ensemble de la vie étudiante qui est bouleversée. En plus, on constate que la situation économique a plongé les plus fragiles dans la précarité.
Nous sommes au bord d’un décrochage massif qui risque d’entraîner de nombreux gestes de désespoir, comme ceux de samedi dernier et d’hier soir.
Madame la ministre, les étudiants veulent un cap. Il est invraisemblable de laisser les gens s’entasser dans les métros, mais d’interdire la reprise des cours en amphithéâtre, même avec le port du masque. Il y va de la qualité de leurs études, de la reconnaissance de leurs diplômes sur le marché du travail et surtout de leur santé physique et mentale.
Face à l’urgence de la situation, et pour éviter une succession de drames, que compte faire l’État pour apporter une réponse concrète à ces étudiants en détresse ?