Au risque d’enfoncer une porte ouverte, l’illectronisme et l’inclusion numérique sont des problématiques transversales, à la croisée des chemins entre la culture, le social et l’aménagement du territoire. Je ne vous apprends rien en disant cela.
D’ailleurs, le rapport d’information de notre collègue Raymond Vall ne dit pas autre chose : « La priorité a longtemps été la couverture numérique du territoire, et non la maîtrise des usages par les personnes. » Je m’autorise ici une petite précision. En réalité, quand on parle de maîtrise des usages, on parle également de fracture numérique.
De fait, la fracture numérique qui touche les territoires, si elle est d’abord physique en raison d’un déploiement insuffisant des outils de communication, est aussi sociale et culturelle. Dès lors, quelles réponses apporter aux défis de l’inclusion numérique ?
Le rapport d’information met le doigt sur le nœud gordien de cette histoire : « Dans certains territoires, le manque de médiateurs labellisés […] est criant. » Ou encore : « La structuration des lieux de formation au numérique manque de clarté et plusieurs labels se sont déployés […] sans coordination. »
Surtout, le rapport précise que les interlocuteurs pour combattre l’illectronisme sont certes nombreux – les hubs France Connectée, les territoires d’action pour un numérique inclusif, les maisons France Services, les tiers-lieux « fabriques de territoire » –, mais qu’aucun ne peut assumer seul le poids d’une telle politique.
Je ne peux qu’approuver. On oublie pourtant trop souvent un acteur, même si le rapport l’évoque dans sa proposition n° 30. Cet acteur, tous les Français l’identifient. Celui-ci présente également l’avantage de disposer d’un maillage territorial idoine. Enfin et surtout, il est confronté, plus que tous les autres, aux défis de la numérisation. Vous l’aurez reconnu – enfin, je l’espère ! –, il s’agit de La Poste.
Aussi, ma question est la suivante : qu’attendez-vous, monsieur le secrétaire d’État, pour que le groupe La Poste devienne le bras armé de notre politique publique en faveur de l’inclusion numérique, et pour qu’il redevienne le lien entre tous les Français qu’il était par le passé ?