Le débat de ce jour intervient après l’adoption, hier soir, dans cet hémicycle, de la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France. Je suis intervenue sur les problématiques liées à la captation de notre attention, une ressource très, voire trop prisée, avec un coût cognitif pour les usagers et un coût écologique pour notre planète.
Il y a le trop… Il y a aussi le pas assez !
Lutter contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique, c’est l’ambition que Raymond Vall a affichée, en qualité de sénateur du Gers, rappelant par la même occasion que le Sénat est aussi la chambre du numérique, puisque son développement et son accessibilité ont tout à voir avec l’aménagement du territoire.
Le constat d’une fracture, ou plutôt des fractures numériques traversant la France a conduit à l’adoption de nombreuses mesures au cours de dernières années et, très récemment, dans le cadre du plan de relance.
Dans un document publié en octobre, Jean-François Lucas, sociologue de la ville numérique, aborde certaines propositions tirées du rapport de notre ancien collègue. Il rappelle que « la période de confinement et la crise sanitaire, sociale et économique que nous vivons n’ont fait qu’accélérer la place du numérique dans notre société et amplifier les risques d’exclusion lui étant liés, rendant, de fait, la problématique de l’inclusion numérique plus actuelle que jamais ».
Deux constats ressortent, en effet, des conclusions du rapport de la mission d’information. D’une part, l’illectronisme, dont les conséquences sur le pacte social sont dévastatrices, a longtemps été sous-estimé. La crise en a été une révélatrice autant qu’une amplificatrice. D’autre part, la tendance a longtemps été à la couverture numérique du territoire, et non à la maîtrise des usages par les personnes. Il est notable que les moyens alloués par le passé – disons : au cours des vingt dernières années – n’ont pas été à la hauteur des enjeux.
C’est pourquoi je souhaiterais vous interroger, monsieur le secrétaire d’État, sur l’intermédiation numérique et, plus spécifiquement, sur ces deux points : le développement des référents numériques au niveau des intercommunalités et l’état d’avancement dans la formation des médiateurs numériques et des médiateurs sociaux au numérique.