Intervention de Maryse Carrère

Réunion du 13 janvier 2021 à 15h00
Lutte contre l'illectronisme et inclusion numérique — Débat interactif

Photo de Maryse CarrèreMaryse Carrère :

Vous savez combien ce sujet est important pour le groupe du RDSE, monsieur le secrétaire d’État. Je me réjouis donc que nous puissions avoir ce débat et j’ai une pensée pour notre ancien collègue Raymond Vall, qui en est à l’origine.

Parallèlement à la lutte contre l’illectronisme, deux importants combats sont à mener.

D’abord, il faut s’assurer que les plus démunis aient accès aux outils informatiques. Nous parlons là de lutte pour l’inclusion numérique à tout âge et, sur ce sujet, je tiens à saluer le travail des collectivités. Ce sont elles qui, le plus souvent, fournissent, notamment aux jeunes, ces outils indispensables à leur réussite. Nous l’avons encore vu au moment du confinement.

Ensuite, il faut s’assurer que l’ensemble de la population dispose d’une connexion de haut ou de très haut débit. Ce rappel me semble important lorsque l’on sait que, dès demain, les plus de 75 ans pourront – et devront, peut-être – prendre rendez-vous dans un centre de vaccination par le biais de la plateforme Doctolib.

Je vous épargnerai les polémiques sur la collecte des données, mais, si l’initiative prise sous l’angle de la simplification est intéressante, il faudrait s’assurer que l’ensemble de nos concitoyens soient sur un pied d’égalité quant à l’accès à cette plateforme. Or je crains que ce ne soit pas le cas.

Pour une majeure partie, les nombreux Français concernés par l’illectronisme sont âgés et vivent dans des zones où l’accès à une connexion de qualité relève du parcours du combattant. Je ne souhaite pas polémiquer, ni même opposer les urbains aux ruraux, mais je crains que la solution Doctolib ne vienne surtout aider les populations non affectées par la fracture numérique.

Je ne suis pas opposée à la dématérialisation – loin de là ! Celle-ci permet de faire des économies, réduit les délais et évite de nombreux déplacements. Il faut néanmoins toujours veiller à ce qu’elle facilite les relations avec les usagers.

Mis en place depuis plus de cinq ans, le label « e-accessible » vise à valoriser les démarches d’accessibilité instaurées par les administrations.

Monsieur le secrétaire d’État, quand trois Français sur cinq, environ, estiment rencontrer des difficultés dans leurs démarches administratives en ligne, quel bilan pouvez-vous dresser de ce label ? Combien de nos administrations en sont titulaires ? Quelles pistes d’amélioration sont exploitables pour garantir un service public en ligne plus efficace ?

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