Je ne vais pas m’étendre, mes chers collègues, sur les chiffres qui ont été donnés : 14 millions de Français en situation d’illectronisme et 50 % de nos concitoyens reconnaissant ne pas être à l’aise avec le numérique. La situation est pire dans les territoires ultramarins, où la fracture générationnelle est plus précoce et plus prononcée.
Monsieur le secrétaire d’État, vous avez évoqué les outils et les usages. J’aimerais également parler des publics.
Nous avons abordé les difficultés rencontrées par les publics vulnérables, que sont les personnes âgées ou encore la jeunesse et les étudiants. À La Réunion, comme dans les autres territoires ultramarins, la crise sanitaire a largement modifié le fonctionnement de notre société, avec une accélération des mutations managériales liée à la généralisation du télétravail ou une amplification de l’utilisation du numérique comme outil de la continuité pédagogique.
Mais, en matière de démarches administratives, le virage ne peut pas être pris de la même façon dans nos territoires, dans la mesure où, chez nous, l’illettrisme se conjugue encore avec l’illectronisme. Je parle ici de La Réunion, mais c’est aussi le cas à Mayotte.
Par ailleurs, comment pouvons-nous aborder ce virage sans laisser certains de nos concitoyens au bord du chemin quand, on le sait, les personnes handicapées restent malgré tout largement éloignées de l’outil numérique et que seulement 13 % des sites sont accessibles pour ces publics ? Qu’en est-il des personnes âgées isolées ?
Monsieur le secrétaire d’État, dans les 250 millions d’euros du plan de relance affectés à l’inclusion numérique, quelle priorité l’État entend-il accorder aux personnes porteuses de handicaps, afin que la simplification, utile et indispensable, engendrée par les démarches administratives en ligne bénéficie au plus grand nombre ? Que compte faire le Gouvernement, en lien avec les collectivités, pour l’inclusion numérique des personnes handicapées ?
J’ai également bien noté l’existence du dispositif Aidants Connect. Comment se déploiera-t-il à La Réunion ? Combien de conseillers numériques y sont prévus ? Telles sont les questions que je me permets de vous poser pour mon territoire.