Intervention de Viviane Artigalas

Réunion du 13 janvier 2021 à 15h00
Lutte contre l'illectronisme et inclusion numérique — Débat interactif

Photo de Viviane ArtigalasViviane Artigalas :

À mon tour, je souhaite remercier le groupe du RDSE d’avoir mené cette mission d’information sur l’illectronisme, ayant abouti au constat – cela a déjà été dit – que 14 millions de Français ne maîtrisent pas le numérique et que près d’un Français sur deux n’est pas à l’aise dans cette pratique.

L’obligation de tenir les cours à distance a révélé une nette carence des compétences numériques, tant au sein du corps enseignant que chez les élèves et les étudiants.

La dématérialisation des services publics souligne également les graves inégalités existant entre les territoires, inégalités risquant de s’aggraver si cette dématérialisation est généralisée et exclut les autres moyens d’accès à ces services. Il est impératif de conserver des portes de sortie pour les usagers qui ne maîtrisent pas encore les outils numériques ou ne parviendront pas à le faire rapidement.

Le numérique est un écosystème global, qui touche désormais toute notre économie et une grande partie de notre vie quotidienne. Le besoin d’accompagnement est donc incontournable.

Le rapport sénatorial sur l’inclusion numérique propose, pour y répondre, la création d’une filière professionnelle de médiateurs.

Toute la question consiste, monsieur le secrétaire d’État, à s’assurer que ces emplois de médiateurs numériques soient pérennes et bien rémunérés, afin d’attirer des profils compétents. Il ne peut s’agir d’emplois mobiles et sans aucune durabilité. Pourquoi ne pas faire de ces médiateurs des agents de service public employés, notamment en milieu rural, dans les maisons France Services, lesquelles seront déployées dans chaque canton d’ici à 2022 ?

Que les médiateurs soient dépendants des collectivités territoriales ou rattachés au monde associatif, il apparaît indispensable que leur financement soit en partie, si ce n’est en totalité, pris en charge par l’État. Sur ce point précis, le Sénat a préconisé la mobilisation d’un fonds de 1 milliard d’euros d’ici à 2022, soit quatre fois plus que le montant alloué par le Gouvernement dans le cadre du plan de relance. Ces sommes pourraient participer à l’émergence de cette nouvelle filière professionnelle, par le lancement d’un plan national de formation et par une meilleure reconnaissance du métier de médiateur numérique.

Pouvez-vous nous indiquer, monsieur le secrétaire d’État, dans quelle mesure le Gouvernement mettra en œuvre ces propositions ?

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